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Coronavirus : les start-up de l'IoT Valley innovent pour aider les entreprises au déconfinement
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Coronavirus : les start-up de l'IoT Valley innovent pour aider les entreprises au déconfinement

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Experts des objets connectés, les start-up de l'IoT Valley de Labège ont créé ou amélioré des services innovants spécifiquement pour le déconfinement. Gestion des postes de travail, respect des règles sanitaires ou information des salariés, tour d'horizon des fonctionnalités qui entendent faciliter le retour en entreprise.

Nicolas Raimbault et Julien Guiraud, cofondateurs de Welcome At qui propose une solution d'accueil dématérialisé en entreprise. — Photo : Welcome At

En cette première semaine de déconfinement liée à l’épidémie de coronavirus, la plupart des entreprises cherchent à organiser au mieux le retour au travail des salariés. La tâche est ardue, mais les jeunes pousses de l’IoT Valley de Labège proposent des solutions innovantes pour accompagner les dirigeants dans cette opération.

Depuis le mois d’octobre, Welcome At (5 collaborateurs ; CA prévisionnel 2020 : 100 K€) propose ainsi une solution qui permet de digitaliser les process de rendez-vous en entreprise. Le dispositif inclut une borne d’accueil sans contact, un atout certain dans la chasse au virus. « Au départ, notre logiciel permet de gérer un rendez-vous depuis l’invitation Outlook ou Google Agenda, en envoyant automatiquement le plan d’accès, ainsi qu’un QR Code à scanner pour prévenir l’hôte à l’arrivée le jour j, détaille Julien Guiraud, directeur général. Désormais, il est possible de joindre des documents à l’invitation, comme des consignes sanitaires et les informations d’accès. »

Gestion automatique des visites

En complément de la borne, le personnel d’accueil est pourvu d’une application web qui lui permet de visualiser tous les rendez-vous d’un bâtiment et ainsi de s’adapter au flux de visiteurs. Le dispositif dématérialisé évite l’utilisation de registres papiers et de stylos, qui peuvent être autant de porteurs potentiels d’agents pathogènes. En ce moment, l’abonnement à 159 € HT/mois/bâtiment est gratuit le premier mois. Welcome At vise principalement les ETI et compte déjà l’IoT Valley, Sigfox et la SNCF parmi ses clients. La start-up travaille aussi avec des prestataires de services d’accueil et est en discussion avec des collectivités comme le Conseil départemental d’Occitanie et le Sicoval. À noter que le principal concurrent de Welcome At originaire de Belgique a prévu de s’exporter aux États-Unis, ce qui laisse le champ libre à la jeune pousse labègeoise en Europe.

De son côté, Ubigreen (40 collaborateurs ; CA 2019 : 3,5 M€) qui propose en temps normal deux solutions dont une de gestion des espaces de travail, a su adapter son offre au déconfinement. L’entreprise a déployé plus de 100 000 capteurs d’occupation des espaces de travail chez ses clients en France (BNP Paribas, BPCE, Société Générale, SNCF…), en Asie et aux États-Unis. Mais, alors que les salariés reviennent progressivement au bureau, et que dans le même temps le télétravail se généralise, Ubigreen a imaginé de nouvelles options.

Bureau non désinfecté, bureau non disponible

« L’application permet aux collaborateurs non seulement de trouver un poste de travail ou une salle de réunion disponible, mais en plus propre, puisque les bureaux utilisés et pas encore nettoyés sont bloqués automatiquement, décrypte Pierre-Olivier Bessol, directeur général. Certains bureaux peuvent aussi être bloqués pour qu’il y ait une certitude du respect de la distanciation sociale. Nos capteurs de la qualité de l’air ont été modifiés pour alerter via une led quand le taux de CO2 est trop élevé dans une pièce et qu’il faut aérer. Enfin, notre application permet de limiter les accès aux restaurants d’entreprise ou aux parkings en heures de pointe ». En 2020, Ubigreen compte poursuivre son développement à l’international et créer divers services consacrés au confort et à la qualité de vie des collaborateurs.

En outre, Merciyanis (6 collaborateurs ; CA 2019 : 100 K€), spécialiste de la détection automatisée des incidents dans les bâtiments d’entreprises, s’est aussi intéressé aux problématiques d’hygiène. La start-up propose de nouveaux capteurs permettant d’alerter en cas de niveau trop bas des distributeurs de gel hydroalcoolique ou de savon. De plus, des capteurs sont désormais dédiés au comptage des individus. « Aujourd’hui, les entreprises multiplient par deux ou par trois leurs prestations de ménage, explique le PDG Guillaume Blanc. Notre solution permet de compter les passages aux toilettes, dans tel ou tel bureau et salle de réunion, afin de ne déclencher une opération de nettoyage que si nécessaire ». Depuis début avril, Merciyanis a également mis en service un chatbot de déclaration d’incident pour les salariés via l’application Microsoft Teams. L’entreprise compte déjà 25 clients, dont EDF, Carrefour, la FNAC ou Médiamétrie.

La start-up Louis a déjà fabriqué pour plus de 50 000 euros de séparateurs de bureaux en polycarbonate — Photo : Louis

Généralisation des séparateurs de bureaux

Par ailleurs, Louis (18 collaborateurs ; CA 2019 : 1 M€), fabricant de meubles sur-mesure en bois issu de forêts éco-responsables, confectionne des séparateurs de bureaux. Depuis le lancement du produit anti-projections en polycarbonate transparent, facile à monter et à adapter à chaque bureau, Louis a enregistré plus de 200 000 euros de demandes de devis. À ce jour, 50 000 euros de séparateurs ont été produits, notamment pour Ilek, le Sicoval et le ministère des Armées. La jeune pousse est aussi en discussion avec les hôpitaux de Paris.

Enfin, le spécialiste de l’affichage dynamique Cenareo (40 collaborateurs ; CA 2019 : 2,5 M€) propose deux solutions. La première afin de relayer automatiquement les communications officielles du gouvernement sur les parcs d’écrans en entreprise. La seconde est une nouvelle extension du navigateur Chrome : l’outil relaie à l’ensemble des collaborateurs les messages officiels de prévention, des actualités sanitaires et les bons gestes à adopter. Ce dernier système peut remplacer l’affichage obligatoire dans les bureaux pour les personnes présentes.

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