Marseille
Coronavirus : les laboratoires Biotic Phocea misent sur l’export et la R&D
Marseille # Chimie # International

Coronavirus : les laboratoires Biotic Phocea misent sur l’export et la R&D

S'abonner

Créés par le Docteur Tiziano en 1999, les Laboratoires BIOTIC Phocea fabricants de pigments stériles ses positionne sur les marchés français et européen de la dermopigmentation médicale et esthétique. Trois ans, jour pour jour, après le décès de son fondateur pour infection pulmonaire, sa fille, Sandie Tiziano, qui dirige l’entreprise depuis 2007, nous explique comment elle organise son activité pour traverser au mieux la crise.

Sandie Tiziano dirige les Laboratoires Biotic Phocea depuis 2007 — Photo : D.R.

Les laboratoires marseillais Biotic Phocéa fabrique des pigments utilisés pour la dermopigmentation médicale (reconstruction chromatique des aréoles mammaires, camouflage de vitiligos, cicatrices, vergetures, brûlures, ou autres achromies cutanées, tatouage réparateur du cuir chevelu…), pour la radiothérapie (repérage et ciblage de la zone à traiter), pour la kératopigmentation (tatouage de la cornée en cas de défect de l’iris ou à des fins esthétiques), et pour le maquillage permanent. L’entreprise, qui compte 25 salariés, a petit à petit élargi son activité et réalise également des cosmétiques biologiques et naturels en marque blanche. « Je suis d’autant plus sensible à la crise du Coronavirus que les mesures ont été annoncées à l’anniversaire de la mort de mon père décédé il y a trois ans d’une infection pulmonaire », souligne Sandie Tiziano, qui, depuis 2007, a repris la direction de Biotic Phocea. « Nous sommes dans une situation difficile à vivre pour beaucoup. Mais, en même temps, nous avons l’opportunité de travailler différemment », poursuit-elle. Pour la dirigeante du laboratoire, la situation de confinement, permet de continuer à travailler sur des sujets de fond, « ceux qu’on n’a jamais le temps d’étudier lorsqu’on travaille en flux tendu » et de penser aux projets stratégiques pour la reprise. « Nous pouvons ainsi tisser des liens à l’export avec des pays qui sont moins touchés ou qui s’en sont sortis. La roue tourne. Pendant plusieurs semaines, l’activité en Chine s’est arrêtée, aujourd’hui, leur économie reprend peu à peu ».
L’entreprise a toutefois été impactée par la crise du Coronavirus. Ses pigments sont en effet utilisés non seulement par les hôpitaux français pour des chirurgies actuellement retardées compte tenu du contexte, mais également par les esthéticiennes et les dermographes qui ne peuvent plus recevoir de public et ont également stoppé leur activité et leurs commandes. Toutefois, Biotic Phocéa réalise près de 60 % de son activité à l’international et ses produits sont présents dans 56 pays. « Nous pouvons donc continuer à travailler avec quelques pays peu touchés par le virus ou par ceux qui sortent de la crise. Nous venons ainsi de recevoir une commande encourageante de l’Australie. Et nous sommes de nouveau sollicités par nos clients en Chine, qui sortent de confinement. La Chine nous a également demandés pendant qu’ils étaient à l’arrêt, de travailler sur des nouvelles formules cosmétiques en R & D afin de pouvoir être prêts à rebondir dès qu’ils se sortiraient de la crise. Nous attendons leur feu vert pour la commercialisation ».

Un groupe WhatsApp avec les collaborateurs

Dans les locaux de l’entreprise, les salariés sont toutefois en activité partielle. « L’effort de trésorerie, que nous avons fait depuis plusieurs mois, nous permet d’envisager les mois à venir, raison pour laquelle j’ai décidé de compléter les indemnités de l’activité partielle afin que tous mes collaborateurs perçoivent 100 % de leur salaire, sans aucune baisse. Côté commercial, nous télétravaillons quand cela est possible. Côté opérations, nous nous sommes organisés pour avoir les stocks suffisants pour pouvoir continuer à livrer les dispositifs médicaux nécessaires au bon fonctionnement des hôpitaux tout en respectant les règles de confinement. Nous avons annulé nos formations. Nous avons l’habitude de travailler avec des masques, des gants et du gel hydroalcoolique dans notre laboratoire à atmosphère contrôlée pour la fabrication de nos dispositifs médicaux et des cosmétiques. Nous avons également créé un groupe WhatsApp avec tous les collaborateurs de Biotic pour rester en contact et solidaires face aux difficultés rencontrées. Ce n’est facile pour aucun d’entre nous d’arrêter notre activité du jour au lendemain. Nous nous remontons le moral ensemble à distance, il y a une belle cohésion d’équipe même avec certains collaborateurs d’habitude plus discrets. L’entreprenariat est avant tout une aventure humaine (collaborateurs, fournisseurs, clients) et nos liens seront très certainement bien plus forts après cette crise que nous traversons tous », conclut la dirigeante de Biotic Phocea, qui a enregistré en 2018 un chiffre d’affaires de 3,7 millions d’euros.

Marseille # Chimie # International