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Coronavirus : comment le discounter Norma se prémunit des ruptures de stock
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Coronavirus : comment le discounter Norma se prémunit des ruptures de stock

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Le discounter allemand Norma avait anticipé une telle situation de confinement en France. Au regard de ce qui a pu se produire un peu avant en Chine et en Italie, le groupe a rempli son entrepôt de stockage sarrebourgeois (Moselle) en multipliant les commandes. De quoi pouvoir avoir la certitude qu’aucune rupture de stock, sur aucun produit ne sera à déplorer dans aucun des 71 points de vente du Grand Est.

Le siège social de Norma France en Moselle, qui est aussi l'entrepôt de stockage, est le barycentre logistique du groupe — Photo : © Norma

La question pend aux lèvres de tous les consommateurs. « Chez nous, toute rupture de stock est absolument impensable », répond d’emblée Fabrice Kleine, directeur des achats France chez Norma, enseigne allemande de distribution alimentaire hard discount. Une phrase qui peut aujourd’hui être prononcée grâce à une organisation millimétrée, commencée bien avant l’annonce de la mise en place du confinement le 17 mars.

Une crise anticipée

Le discounter Norma, basé à Fürth, en Allemagne, qui réalise 280 millions d’euros de chiffre d’affaires, avait anticipé la crise à venir 15 jours avant les grands pics de fréquentation des enseignes de la grande distribution. Au regard de la situation en Chine et en Italie, pays qui ont adopté en premier des mesures de confinement drastiques, Norma France s’était préparé à un tel scénario.

« Sans le déménagement nous n’aurions pas pu assurer la disponibilité des denrées. »

Les commandes de denrées de première nécessité telles que les pâtes, le riz, le lait et le papier toilette ont été multipliées par quatre tout au long de cette quinzaine. « Évidemment il est possible qu’un des points de vente puisse arriver à épuisement d’un produit ou d’une marque que nous distribuons sur une journée, dans la mesure où nous ne pouvons maîtriser un consommateur frénétique qui achèterait un rayon entier. Mais ce manque serait de toute façon comblé le lendemain. Nous avons une vision sur trois semaines dans notre entrepôt de stockage et les commandes continuent d’affluer », affirme le directeur des achats.

Aucune défaillance à ce jour

Une centaine de camions arpente quotidiennement les routes entre l’entrepôt de stockage de Sarrebourg (Moselle), qui fait aussi office de siège social France de l’entreprise, et les 71 points de vente situés dans le Grand Est. « Sur les livraisons, il peut y avoir du retard, notamment à cause des contrôles ponctuels, mais nous ne souffrons d’aucune défaillance à ce jour », assure Fabrice Kleine. Le discounter passe par trois sociétés extérieures (non communiqués) pour assurer sa flotte logistique.

« L’équivalent de trois semaines de marchandises vendues en une semaine. »

Avec l’affluence record dans les enseignes de la grande distribution, Norma, également présent en Allemagne, Autriche et République Tchèque (1 450 points de vente au total), a commandé puis vendu, dans le Grand Est, l’équivalent de trois semaines de marchandises, en une semaine, celle qui a précédé le confinement. Norma France a même multiplié son chiffre d’affaires par cinq par rapport aux standards habituels en une journée, le lundi 16 mars, soit la veille du confinement général.

Toutefois, l’enseigne allemande voit de nouveaux coûts venir interférer dans son fonctionnement habituel. « Nous avons investi des milliers d’euros dans nos magasins pour assurer la sécurité du personnel. Notamment avec du gel hydroalcoolique mais aussi avec des structures en plexiglas. Nous avons aussi redessiné le parcours client », décrit Fabrice Kleine.

Un déménagement en Moselle qui prend son sens

Basé jusqu’alors à Strasbourg, Norma France (780 collaborateurs au total en France) a déménagé en Moselle en novembre 2019. Un investissement de 25 millions d’euros a été consenti pour passer de 13 000 mètres carrés dans l’entrepôt de stockage strasbourgeois à 23 000 mètres carrés dans le nouveau bastion mosellan. « Aujourd’hui il ne reste plus un centimètre carré d’espace libre, affirme Fabrice Kleine. Sans le déménagement nous n’aurions pas pu assurer la disponibilité des denrées. »

Employant 180 personnes, Sarrebourg est le barycentre logistique du groupe, avec la proximité immédiate de la quatre-voies, qui permet d’irriguer rapidement l’ensemble des sites. En cette période de crise, le seul objectif des distributeurs est d’assurer le ravitaillement des points de vente. « Le secret, c’est la communication. Nous échangeons en permanence avec les responsables de magasins. Aujourd’hui, même entre les enseignes, il n’y a pas de notion de concurrence (Lidl et Aldi, NDLR) », ponctue Fabrice Kleine.

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