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Cooperl : Cap sur l'aval avec le rachat de FTL
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Cooperl : Cap sur l'aval avec le rachat de FTL

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Avec l'acquisition du pôle charcuterie et salaison de Financière Turenne Lafayette, Cooperl confirme sa stratégie de valorisation des porcs de ses éleveurs. La coopérative met la main sur les huit usines et quatre marques emblématiques dont Madrange et Paul Prédault.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Toujours plus d'aval pour Cooperl Arc Atlantique. Présidée et dirigé par le tandem Patrice Drillet/Emmanuel Commault, la coopérative porcine poursuit sa logique de filière en rachetant les actifs charcuterie et salaison de Financière Turenne Lafayette. Avec cette acquisition, Cooperl met la main sur huit usines en France et quatre marques emblématiques : Madrange, Paul Prédault, Montagne Noire et Lampaulaise de salaisons. Le tout pesant 1.700 salariés pour 450 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016. « Ce rapprochement se fait dans un contexte relativement unique suite à la suspicion de fraudes chez FTL, précise Emmanuel Commault. C'est une opportunité d'accélérer notre volonté de mieux valoriser les porcs de nos 2.700 adhérents. »

Un plan d'investissement de plusieurs millions d'euros

Si l'autorité de concurrence doit encore se prononcer sur certains aspects techniques, Cooperl est, dès à présent, autorisée à exploiter pleinement les potentialités des sites. « Un vaste chantier de modernisation de certains équipements est déjà acté. Cela se chiffrera en dizaine de millions d'euros. L'enveloppe n'est pas déterminée mais les premiers travaux commenceront avant la fin de l'année ». Au niveau du management, Cooperl entend s'appuyer sur l'encadrement existant, orphelin de leadership, pour relancer des marques bien connues des linéaires des supermarchés. « L'idée est que la philosophie de filière Cooperl s'imprègne sur tous les sites. On ne va pas tout centraliser à Lamballe mais bien laisser une certaine autonomie au directeur délégué de chaque marque ».

Des marques connues et reconnues

Consciente de l'enjeu qui s'annonce, Cooperl entend capitaliser sur le succès, depuis deux ans, de sa marque sans antibio Brocéliande. « C'est peu ou prou la même activité que le pôle de FTL, 80.000 tonnes produites par an contre 90.000 tonnes. Cela amène notre groupe à peser autour de 13 % du marché de la salaison en France. Il n'y a pas de position dominante mais de réelles possibilités de faire encore mieux dans les années à venir. Madrange et Paul Prédault sont des marques de qualité reconnues des consommateurs, la première ayant également une filiale aux USA. Tout cela nous ouvre un champ des possibles dans notre politique de segmentation et de captation de toujours plus de valeur ajoutée. On ne s'interdit rien tout en ne se limitant pas au seul marché français ».

Le groupe passe dans une nouvelle dimension

Dans cet te logique, Cooperl confirme également son redressement en 2016 après une crise structurelle de deux ans. « Nous avions fait le dos rond en démontrant que nos bases étaient solides. L'an dernier, nous avons produit 5,8 millions de porcs ce qui nous a permis d'atteindre un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros pour un résultat net, en hausse de 13 millions d'euros. » Parmi les projets 2017, les travaux de construction d'une unité de méthanisation sur Lamballe, afin de valoriser les déchets de ses éleveurs, vont débuter pour plus de 16 millions d'euros d'investissement. « Nous avons également l'unité de préparation automatique des commandes pour nos gammes prêtes à consommer en cours de construction sur Plestan ». Avec le rachat de FTL, Cooperl aurait pu se poser la question de la pertinence d'un tel outil, uniquement pensé pour distribuer ses marques historiques, tant son marché, avec le rachat de FTL, est désormais national. « Il n'est pas remis en cause. Pour les gammes FTL, nous trouverons des solutions en interne ou en externe. L'objectif n'est pas, à date, de tout centraliser en Côtes-d'Armor ».

Conserver les valeurs de la coopérative

Avec ce rachat, le numéro un du cochon en France change toutefois de dimension. Son chiffre d'affaires 2017devrait dépasser 2,5 milliards d'euros, 7.000 salariés et plus d'une vingtaine de sites industriels. « Cela n'enlève rien à l'engagement coopératif qui est le nôtre depuis 50 ans ».

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