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Cool Roof : Un toit blanc pour réduire sa facture énergétique de 10%
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Cool Roof : Un toit blanc pour réduire sa facture énergétique de 10%

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Testée depuis 18 mois sur le toit du centre E. Leclerc de Quimper, la peinture thermique réflective mise au point par les quimpérois de Cool Roof France vient de prouver son efficacité en réduisant la facture énergétique du bâtiment de 10%.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C’est lors d’un voyage aux États-Unis que Frédéric Lachèvre, le gestionnaire du bâtiment qui abrite l’hypermarché Leclerc de Quimper, a découvert le concept de "cool roofing". Le principe : recouvrir les toits des bâtiments d’une peinture thermique blanche inspirée de celle utilisée sur les fusées de la Nasa, les protégeant ainsi de la chaleur et du froid et entraînant une baisse significative de la consommation énergétique.

Effet « bouclier thermique »

Toujours en quête d’idées pour réduire la facture énergétique de ses bâtiments commerciaux, il commence à se pencher sur le sujet. Problème : les peintures utilisées aux Etats-Unis est trop onéreuse à faire venir en France (de l’ordre de 55 à 80€ du m²), et ne répondent pas forcément aux normes européennes. Qu’à cela ne tienne. En 2014, associé à Roland Soun, thermicien-frigoriste de la société brestoise A.Therm et à Ronan Caradec, le P-dg de la société Madec Électricité, à Landerneau, il crée Cool Roof France SAS. Les trois associés entament alors une campagne de R&D, directement sur le toit de l’hypermarché quimpérois. Après de nombreux essais et grâce au soutien de la Technopole Quimper Cornouaille et de Quimper Agglomération, ils parviennent à mettre au point une peinture à base de microbilles de silice amorphe. «Elle agit comme un bouclier thermique en renvoyant la chaleur du soleil en été et en conservant la chaleur du chauffage en hiver», détaille Frédéric Lachèvre. Un investissement en R&D de l'ordre de 900 000€, financés sur fonds propres.

22€ par mètre carré, ROI entre trois et cinq ans

Après dix-mois de tests, les résultats sont là : « une économie de 10% sur la facture énergétique annuelle pour un investissement de l’ordre de 22€ HT/m² », détaille Frédéric Lachèvre, qui situe le retour sur investissement entre 3 et 5 ans. Cerise sur le gâteau : en plus de réduire l’empreinte carbone des bâtiments sans nécéssiter de renforcement de charpente, leur peinture permet de combler les microfissures, difficiles à détecter sur les toitures bitumées, et présente des propriétés antifongiques.

Vers une peinture produite en Bretagne et biosourcée

« En France, il y a environ 20 millions de m² de bâtiments commerciaux qui ont plus de 20 ans et qui sont de véritables passoires énergétiques », estime celui qui confie avoir une dizaine de négociations en cours aux quatre coins de la France. Pour conquérir ce marché, Cool Roof France a récemment embauché un directeur, Antoine Horellou. « Pour l’instant notre peinture est produite en Europe, mais notre prochain objectif est de la produire en Bretagne, d’ici quatre à cinq ans, en utilisant des matériaux biosourcés à base d’algues, d’élastomères naturels, ou encore de poussière d’huîtres », conclut Frédéric Lachèvre.

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