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À contre-courant, les start-up de French Tech Côte d’Azur continuent de se financer
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À contre-courant, les start-up de French Tech Côte d’Azur continuent de se financer

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Après une année 2022 record, les start-up françaises connaissent les plus grandes difficultés à trouver des investisseurs. Une tendance à la baisse qui n’a pas atteint les jeunes pousses maralpines. Sans forfanterie, la French Tech Côte d’Azur, qui s’est réunie pour les dix ans du mouvement national, avait le sourire.

Les adhérents de la French tech Côte d’Azur se sont réunis pour célébrer les 10 ans du mouvement national — Photo : Olivia Oreggia

Elle avait pris du retard à l’allumage. Si le mouvement tricolore voué au rêve d’une "start-up nation" est né il y a dix ans, la French Tech Côte d’Azur, elle, n’a été portée sur les fonts baptismaux qu’en 2015. Elle s’est tout de même réunie cette semaine, dans les murs de l’OGC Nice, pour célébrer cet anniversaire. Et sa bonne santé.

Pas de "fléchissement"

"Quelle start-up a marqué selon vous la French Tech Côte d’Azur ?" Interrogé sur scène, Julien Holtzer, coprésident de Telecom Valley, l’une des quatre composantes de l’association, répond : Mycophyto. Basée à Grasse, la deeptech bardée de prix (25 collaborateurs, CA 2022 : 400 000 euros) développe des produits basés sur des champignons microscopiques, biostimulants naturels des plantes, pour accroître la productivité agricole et revitaliser les sols. Elle a levé 4,15 millions d’euros en début d’année pour préparer son passage à l’échelle industrielle.

Il aurait pu répondre Qualisteo, spécialiste niçoise de l’efficacité énergétique qui vient de lever plus de 5 millions d’euros, Livmed’s qui a levé plus de 7 millions d’euros en une année (notamment auprès de Sanofi) pour la livraison de médicaments, ou encore Travel Planet, expert du tourisme et des déplacements d’affaires digitalisés basé à Sophia Antipolis, qui dépasse les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

De gauche à droite : Farouk Raïs, directeur de la French Tech Côte d’Azur, Justine Lipuma, dirigeante et cofondatrice de Mycophyto, Élodie Bondi, directrice générale de Qualisteo, et Lionel Roux, dirigeant de Wimi — Photo : Olivia Oreggia

Si cette dernière n’a jamais eu à lever de fonds, le constat est là : alors que les start-up françaises lèvent beaucoup moins de fonds cette année qu’en 2022, la Côte d’Azur est à contre-courant. "Chaque jeudi, nous nous réunissions entre toutes les capitales French Tech. Tout le monde parle d’un fléchissement que nous ne ressentons pas, assure Farouk Raïs, directeur délégué de la FT CA (présidée pour quelques jours encore par César Camy et Frédéric Bossard). Nous sommes toujours décalés." En attendant les dernières données, la French Tech avance celui de 527 millions d’euros levés entre 2019 et 2022. Comment expliquer ce décalage ? La diversité des secteurs représentés par les 350 adhérents de la French Tech azuréenne (santé, nautisme, énergie…) est une piste. "Je n’ai pas vraiment d’explications. Nous avons une université pluridisciplinaire, avec des projets pluridisciplinaires, et nous avons une multitude de start-up dans différents domaines sans qu’un leader ne ressorte vraiment. C’est une force, c’est certain. Tant que sont créés des emplois et de l’attractivité, ce qui est le cas, il faut le voir comme une force." À ce jour, la FT CA regroupe 5 000 sur l’ensemble du département.

Accompagner vers les grands groupes

Mais il n’y a évidemment pas que des Mycophyto ou des Qualisteo. Il y a aussi de petites pépites, tout juste émergentes, comme Four Forest, Mycelium Technologies ou Omnishape qui se sont pliés à l’incontournable exercice du pitch, devant l’audience au soir de cet anniversaire. Des petits nouveaux qu’il faut accompagner notamment jusqu’à la porte des grands groupes ou des services publics. L’initiative “Je choisis la French Tech” qui vient d’être lancée par le ministre chargé de la Transition numérique, pilotée par la Mission French Tech, va précisément dans ce sens. "Nous avons peut-être réussi à ce qu’au plus haut de l’État, tout le monde soit sensibilisé aux besoins des start-up de gagner des marchés nationaux avant, peut-être, de se lancer à l’international. Nous disons aux startupers de "penser international", mais avoir un chiffre d’affaires en local d’abord, c’est pas mal aussi."

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