"Comment j'ai repris une PME industrielle de 12 salariés"
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"Comment j'ai repris une PME industrielle de 12 salariés"

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Florent Moret a repris la société Valormeca, spécialisée dans l’usinage et la maintenance industrielle à Laneuveville-devant-Nancy près de Nancy, en novembre 2021. Pour celui qui n’a pratiquement jamais goûté aux fonctions de directeur, c’est le résultat de plus de six mois de montage de dossiers et de négociations bancaires. Le tout avec le soutien de partenaires locaux.

Avant de reprendre Valormeca en novembre 2021, Florent Moret est passé par Fives Nordon (Nancy) et Eiffage Munch (Frouard) en tant que chef d’atelier et responsable de production — Photo : Lucas Valdenaire

Comment êtes-vous arrivé sur la piste de l'entreprise Valormeca (CA : 2 M€ ; 12 salariés) à Laneuveville-devant-Nancy ?

J’ai travaillé chez Fives Nordon à Nancy et chez Eiffage Munch à Frouard avant de devenir en 2015, pour la première fois, associé dans une entreprise de chaudronnerie à Void-Vacon. Pendant ces cinq ans et demi, j’ai pris goût à l’esprit PME et à la liberté du quotidien. Mais les relations avec l’un de mes associés se sont dégradées et j’ai décidé de tourner la page. Je ne me voyais pas faire marche arrière pour redevenir salarié. J’ai donc surveillé le marché de la cession d’entreprise et c’est par le bouche-à-oreille que j’ai appris qu’Olivier Vallverdu pensait à sa succession chez Valormeca.

Comment se sont passées les discussions ?

Je connaissais déjà Olivier car, il y a des années de cela, j’étais l’un de ses clients. Je suis allé le voir à l’automne 2020 et les discussions ont duré quelques mois avant qu’il me donne son accord. Au départ, les banques m’ont annoncé qu’il fallait 30 % d’apport sinon cela ne pourrait pas se faire. Je n'avais pas autant d’argent de côté, il a donc fallu grappiller partout où cela était possible.

À qui vous êtes-vous adressé ?

J’ai d’abord pris contact avec le réseau Alexis Grand Est (outil d’aide à la reprise d’entreprise basé à Maxéville, NDLR) pour tracer les grandes lignes du projet et confirmer la faisabilité du dossier. J’en avais entendu parler dans un séminaire web de Pôle emploi. Je me suis aussi rapproché du réseau Entreprendre. Pour se voir accorder un prêt, il fallait être parrainé par trois de ses membres. J’ai dû leur soumettre mon business plan, que j’ai établi avec l’aide d’Alexis Grand Est. Dans ce genre de cas, il faut tenir compte des conseils et des critiques. Après validation, je suis passé devant une commission d’une vingtaine de chefs d’entreprise et d’experts-comptables. La plateforme Initiative Lorraine et Bpifrance ont aussi accepté de me prêter de l’argent et, au final, on m’a accordé plus que ce dont j’avais besoin. J’en ai même refusé une partie pour éviter trop d’endettement personnel.

Enfin, grâce à la vente de mes parts auprès de mon ancien associé et surtout à force de négociations, les 30 % d'apport bancaire minimum ont été réduits à moins de 20 %. Nous étions revenus dans quelque chose d’atteignable. Après plus de six mois de travail, j’ai signé la reprise en novembre 2021. J’ai gagné énormément de temps grâce à Alexis Grand Est qui m’a montré le chemin et dirigé vers les bonnes personnes au bon moment. Mais les prêts, je suis allé les négocier tout seul.

Selon vous, qu’est-ce qui a fait que la reprise s'est concrétisée ?

Il a fallu de la volonté, un peu de culot et même un peu d’inconscience. J’ai également eu la chance de tomber sur un prédécesseur avec qui je me suis très vite bien entendu. Alors qu’il a officiellement quitté la société, il me dit encore tous les jours que je peux l’appeler en cas de besoin. Cela nous tenait à cœur que la reprise se fasse bien.

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