Claire Houry (Ventech) : "Investir en capital-risque, c’est croire en une équipe et en la rupture qu’elle porte"
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Claire Houry general partner de Ventech "Investir en capital-risque, c’est croire en une équipe et en la rupture qu’elle porte"

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Le fonds d’investissement Ventech, spécialiste des start-up technologiques en phase de démarrage (900 M€ de fonds levés, pour plus de 200 entreprises), était présent au France Digital tour organisé à Strasbourg fin juin dernier, dans le cadre du salon de l’innovation 360 Grand Est. Son associée Claire Houry revient sur les enjeux du financement des start-up dans la région.

Claire Houry est associée du fonds d'investissement Ventech et suit les start-up technologiques depuis plus de 20 ans — Photo : @ studio-alterego.com

Est-il compliqué aujourd’hui pour une start-up du Grand Est de lever des fonds ?

C’est beaucoup plus simple que ça ne l’était en 2000, quand j’ai démarré dans ce métier. Les fonds sont aujourd’hui bien plus nombreux et ont des tailles plus importantes. Cela reste néanmoins un parcours du combattant pour les entrepreneurs. Le processus est plus long qu’en 2020-2021 ; on revient à des start-up qui doivent convaincre des fonds devenus eux-même plus professionnels et plus précis quant aux modèles économiques qu’ils recherchent. La situation s’est normalisée, après le passage atypique de 2020-2021. Mais on reste dans une tendance haussière, en termes de fonds comme de nombre d’entrepreneurs.

Quel est l’intérêt des France Digital tours ?

Ces conférences sont importantes pour sourcer les opportunités et établir un premier contact. En effet, plus les sociétés sont jeunes et moins elles sont visibles. D’où l’importance de travailler avec les acteurs locaux, comme les réseaux d’incubation par exemple, qui sont vraiment en prise avec les entrepreneurs. Pour ces derniers, c’est aussi l’occasion de rencontrer en une journée une quinzaine de fonds, pour ensuite décider avec qui ils vont travailler. Le marché a beaucoup mûri : le temps où l’entrepreneur n’avait qu’un choix est fini. Aujourd’hui l’entrepreneur peut sélectionner son fonds, comme ce dernier sélectionne les projets qu’il veut soutenir.

Quelles sont les cibles de Ventech ?

On intervient dans des start-up de technologies qui disposent d’une preuve de concept et de premiers clients et souhaitent accélérer leur développement commercial. On cible des entreprises qui ont des ambitions internationales, d’où notre présence dans le Grand Est, avec des tickets de 2 à 5 millions d’euros. Les entrepreneurs doivent non seulement convaincre du réalisme de leurs ambitions mais aussi de leur capacité de recruter les bonnes équipes et d’accélérer leur développement à l’international. Investir en capital-risque c’est rencontrer une équipe dans laquelle on a confiance, avec qui on veut travailler sur le long terme et avec laquelle on partage le diagnostic de transformation du marché. On décide de croire en l’équipe et de croire en la rupture.

Quel est le marqueur de la région Grand Est en termes d’innovation ?

Le Région Grand Est est vraiment une région européenne et cette dimension est importante pour Ventech, qui œuvre à l’échelle internationale. L’identité frontalière amène une ADN européenne et internationale dès le départ des projets. Il y a même des équipes mixtes, ce que l’on ne trouve pas dans les autres régions. Par ailleurs, le Grand Est est bien doté en centres de recherche, qui sont un des premiers piliers du secteur du capital-risque. Il dispose d’incubateurs qui aident les start-up à se structurer et à échanger. Ensuite, il y a les réseaux de financement, business angels et banques locales. C’est tout cela qui fait vivre l’économie de la technologie.

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