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Cinq semaines de sursis espérées dans le dossier Ascoval
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Cinq semaines de sursis espérées dans le dossier Ascoval

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Dans le dossier de reprise du site Ascoval de Saint-Saulve (Nord), toutes les parties espèrent que le tribunal s'accordera les cinq semaines nécessaires pour examiner une offre de reprise qui semble sérieuse, celle du franco-belge Altifort. Réponse le 26 septembre.

L'aciérie de Saint-Saulve, près de Valenciennes, emploie 287 personnes. Elle est en sursis depuis le début de l'année. — Photo : Pxhere

Bientôt la fin des tourments pour le site Ascoval de Saint-Saulve, et ses 280 salariés ? L'aciérie, qui cherche un repreneur depuis le début de l'année et la reprise partielle des actifs d'Ascoval par le suisse Schmolz + Bickenbach, fait l'objet d'une offre ferme, jugée sérieuse par l'ensemble des parties.

Le tribunal de commerce de Strasbourg doit se prononcer le mercredi 26 septembre sur la légitimité d'un report, qui permettrait l'examen de cette offre, formulée par le franco-belge Altifort. Reçue le 25 septembre par le ministre de l'économie, la délégation syndicale des salariés d'Ascoval s'est vue affirmer que tous les efforts allaient aller dans ce sens. "Nous allons travailler dans les cinq semaines qui viennent, exclusivement sur l'option de reprise d'Altifort. Nous devons mettre toutes nos énergies à garantir la pérennité du site d'Ascoval", déclare Bruno Le Maire dans un communiqué. L'État s'était précédemment engagé pour assurer au site le sursis le plus long possible.

Élargir la clientèle du site

Spécialisée dans les aciers spéciaux de haute qualité, l'aciérie de Saint-Saulve a été créée en 1975 par Vallourec, qui reste propriétaire du site à 40 %. Grandement modernisé ces dix dernières années, le site, dans lequel Vallourec a investi près de 150 M€, est devenu Ascoval en janvier 2017. L'aciérie était destinée à alimenter exclusivement ses deux principaux actionnaires, Vallourec et Asco Industrie. Mais la baisse des commandes de Vallourec et la faillite d'Asco Industrie en février 2018 ont grandement fragilisé l'activité du site, qui va devoir, pour survivre, adresser l'ensemble du marché.

Depuis l'arrivée de la nouvelle équipe de direction en 2017, les coûts de production du site ont baissé de 30 %, de 400 € à 270 € la tonne. En parallèle, l'effectif est passé de 325 à 281 salariés, sans licenciements, et l'aciérie est en mesure de produire des lettres d'intention de futurs nouveaux clients, signe que la demande est existante, affirme le communiqué émanant de l'entreprise.

Altifort, une offre solide ?

Pour l'heure, le tribunal a deux offres à examiner : celle de Boost, un groupe iranien qui a produit une lettre d'intention, et celle d'Altifort, dont l'offre ferme prévoit des investissements lourds sur le site. Le groupe industriel, spécialisé dans la mise en œuvre de matériaux spéciaux (aciers, titane, aluminium…) pour des applications de pointe (automobile, militaires, nucléaire…), emploie environ 1 200 personnes et devrait réaliser 140 M€ de CA en 2018.

Concernant Ascoval, Altifort prévoit d'investir 140 M€ pour doter le site d'un "train à fil", un outil de laminage permettant de transformer des barres d'acier en "fil machine". Cette matière première alimenterait ensuite les tréfileries que le groupe a récemment rachetées à ArcelorMittal, et serait également vendue à d'autres clients. Hausse de l'activité et poursuite des investissements permettrait de baisser d'encore 30 % les prix de production, de 270 € à 185 € la tonne.

Enfin, le site recommencerait à embaucher, l'effectif passant de 281 à 414 salariés, sans qu'aucun calendrier ne soit précisé pour le moment.

En contrepartie de cette reprise, Vallourec devra s'engager à prendre en charge les compteurs temps des salariés sur la période d'avant 2017 (environ 6 M€), ainsi qu'une partie des travaux de rénovation sur le site (12 M€), et à maintenir les volumes actuels de ses commandes, ainsi que les prix, sur 18 mois. Actionnaire de Vallourec à hauteur de 16 %, l'État espère réussir à faire pression sur le groupe pour qu'il accepte de se plier à ces conditions.

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