Nantes
Chiara Lorenzato : "J’ai créé une association pour accompagner les dirigeants de moins de 35 ans"
Interview Nantes # Conseil en communication et marketing # Transmission

Chiara Lorenzato fondatrice et présidente de La Suite "J’ai créé une association pour accompagner les dirigeants de moins de 35 ans"

S'abonner

À 22 ans, Chiara Lorenzato est directrice conseil au sein du Groupe Caramel, entreprise nantaise fondée par sa mère. Amenée à prendre les rênes de l’entreprise familiale d’ici à 5 ans, cette jeune femme vient de fonder l’association La Suite, qui accompagne actuels et futurs très jeunes dirigeants, de 20 à 35 ans.

Chiara Lorenzato, présidente et fondatrice de La Suite, et directrice conseil au sein du Groupe nantais Caramel — Photo : David Pouilloux

Vous travaillez au sein du groupe Caramel, une PME implantée près de Nantes. Quel poste occupez-vous aujourd’hui et quel est le métier de votre groupe ?

Après mes études en marketing, communication et digitalisation, au Lycée la Joliverie, à Nantes, je suis arrivée il y a deux ans dans l’entreprise fondée par ma mère Virginie Lorenzato-Joannis. Cette entreprise, le groupe Caramel, est un cabinet de conseils, expert des nouvelles tendances, sur les marchés de l’agroalimentaire, de la décoration et de l’art de vivre. J’ai aujourd’hui 22 ans et j’occupe le poste de directrice conseil. La légitime pour prendre la direction de l’entreprise viendra petit à petit. Je suis amenée à le faire d’ici à 5 ans. Ce sujet a été évoqué en famille, avec ma mère. Je me prépare donc à cette transmission, mais en prenant le temps. Les années qui viennent me permettront d’acquérir de l’expérience et de prendre davantage confiance en moi. Aujourd’hui, l’entreprise compte 15 salariés et dégage un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros.

En tant que future jeune dirigeante, vous avez fondé en septembre une association, La Suite, dédiée aux très jeunes dirigeants ou dirigeants en devenir, repreneur ou acquéreur. Qu’est-ce qui vous a motivé à le faire ?

J’ai frappé à la porte d’une association de jeunes dirigeants, mais on m’a signifié que j’étais trop jeune et que je n’avais le poste encore qui me permettait de prendre des décisions stratégiques pour l’entreprise. J’ai été profondément déçue, et même en colère. Mais le plus dur pour moi a été le fait de me remettre en questions. Je me suis demandé à la suite de ce refus si j’avais les capacités pour être un jour une dirigeante. Lorsque l’on est un jeune dirigeant, on se sent souvent très seul. On se demande à qui l’on peut parler et qui peut nous comprendre. Ma réflexion personnelle m’a conduit ainsi à fonder La Suite, une association qui accompagne les très jeunes dirigeants, ou futurs dirigeants, âgés de 20 à 35 ans.

Que propose La Suite à ses jeunes adhérents ?

Pour l’instant, l’association vient juste d’être créée, mais je compte déjà 15 adhérents. L’idée la plus importante, c’est de partir des problématiques de nos adhérents. À quelles difficultés se heurtent-ils ? Qu’est-ce qui les inquiète ?

"Personne n'a le droit de nous dire que nous n'avons pas les compétences et les capacités pour être dirigeants"

Tous les deux mois, l’association propose des rencontres avec des banquiers, des avocats, des assureurs, des business angels, mais aussi avec des dirigeants de PME et même de grands groupes. Tous ces professionnels viendront les écouter et répondre concrètement à leurs problématiques. Cette écoute et ce partage d’expérience sont le fondement de mon association.

Quel développement envisagez-vous pour La Suite ?

Ma première idée, c’est que cette association soit toujours là dans 40 ans, et qu’elle ait permis à des jeunes dirigeants de constituer un réseau de personnes qui se connaîtront depuis longtemps, comme c’est le cas pour nos parents aujourd’hui. Dans chaque métropole, je souhaite qu’un petit club La Suite se forme. Dans les années à venir, je tiens à ce que l’association se dissémine en province, à Bordeaux, Marseille, notamment, ainsi qu’à Paris. Le message que je tiens à partager est aussi celui-ci : personne n’a le droit de nous dire que nous n’avons pas les compétences et les capacités pour être dirigeants. C’est le rôle des générations qui nous précèdent de nous écouter, de nous comprendre et de nous encourager pour que l’on prenne confiance et que l’on réussisse.

Nantes # Conseil en communication et marketing # Transmission # Réseaux d'accompagnement