Dans la tourmente, le distributeur stéphanois Casino a annoncé, lundi 26 juin, que l’accord qu’il compte conclure, d’ici à la fin juillet, avec ses principaux créanciers sur la restructuration de sa dette financière "devra comprendre un apport en fonds propres pour un montant d’au moins 900 millions d’euros afin de permettre la mise en œuvre du plan d’affaires 2023-2025 dans des conditions de liquidité adéquates".
Cap sur la proximité
Ce plan prévoit une réduction et un repositionnement "sur des zones rentables" du portefeuille d’hypermarchés et supermarchés du groupe. Casino, qui s’est récemment mis d’accord avec le Groupement Les Mousquetaires sur la cession de 119 magasins, vise ainsi une réduction de son exposition au grand format.
"Le Groupe se concentre sur des formats moins sensibles aux prix ainsi que sur des régions qui devraient surperformer le marché et bénéficier de marges plus élevées grâce à des facteurs macroéconomiques plus favorables (densité de population, richesse, taille moyenne des ménages plus petite, pratiques de consommation locale)", explique un communiqué.
Dans cette optique, Casino entend poursuivre l’expansion de ses enseignes premium (Monoprix) et de proximité (Naturalia, Franprix et Monop', etc.), qui disposent d’un "fort potentiel de croissance inexploité".
Économies et cession d’actifs
En parallèle, le groupe a indiqué vouloir lancer "un plan d’économies et d’efficience" de 362 millions d’euros, qui passera par 267 millions d’euros d’économie au niveau des business units, "des synergies structurelles de 45 millions d’euros entre les trois sièges" et "un plan de réduction des coûts de 50 millions d’euros supplémentaire au niveau de Cdiscount".
Le groupe a par ailleurs annoncé vouloir poursuivre son plan de cession d’actifs non stratégiques.
À l’international, le groupe entend vendre le reste de ses enseignes en Amérique latine aujourd’hui réunies au sein du brésilien GPA et du colombien Exito. La semaine passée, Casino avait déjà annoncé la cession de sa participation résiduelle (11,7 % du capital) dans GPA pour un montant de 326 millions d’euros après frais et impôts.
Un Ebitda quasiment doublé en 2025
Ces économies et opérations de cessions devraient permettre à Casino de faire croître son excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 439 millions d’euros en 2023 à 803 millions d’euros en 2025 (après loyers payés). Sur cette même période, le flux de trésorerie disponible (avant intérêts) devait passer du négatif (- 287 M€ intégrant 1 Md€ de cessions d’actifs) au positif (+ 212 M€). À horizon 2028, Casino ambitionne de porter son Ebitda à 1,03 milliard d’euros et son flux de trésorerie disponible à 365 millions d’euros.
