Rebâtir une entreprise de 100 cartes grises à brève échéance, telle est l’ambition de Pierre-Jean Rochette, ancien patron de l’autocariste Rochette. Après avoir vendu l’entreprise familiale en 2012 au groupe Suisse Carpostal avec la perspective d’y prendre la tête d’une filiale, le dirigeant reprend son autonomie en 2019 quand Carpostal cède son activité française à Keolis. Il refonde Cars Rochette à Saint-Etienne en repartant de zéro sur le transport de voyageurs. Il boucle son premier exercice avec 10 cars, 10 salariés et un chiffre d’affaires de 500 000 euros.
Rachats de petites structures
Pour croître vite, l’entrepreneur de 39 ans cherche à racheter de petites structures. Épaulé par le Crédit Mutuel, la Société Générale et Bpifrance, il convoite Thuret Voyages, une PME de 45 cars et autant de salariés réalisant un chiffre d’affaires de 2,4 millions d’euros sur des lignes régulières et de transport scolaire. Basée à La Souterraine, dans la Creuse, la société sort d’un redressement judiciaire. Cueillies par le Covid en pleine relance, les deux dirigeantes cèdent l’entreprise en octobre 2020. "Nous avons réalisé l’opération en trois mois quand il faut un an en moyenne pour conclure ce type de négociation", révèle le dirigeant.
Une acquisition sans garantie de passif
Sa force de conviction : proposer une acquisition sans garantie de passif. Cette clause protège l’acquéreur en prévoyant une indemnisation par le cédant en cas de hausse du passif, dont l’origine est antérieure à l’achat des titres. "Habitué des acquisitions réalisées chez Carpostal, je fais du passif ma responsabilité. Et je crois au rebond immédiat de l’activité post-confinement". Pierre-Jean Rochette devrait conclure prochainement sa seconde acquisition dans la Creuse, reprenant la société Mignaton (30 cars, 1,2 million d’euros de CA) à Felletin. Et veut ouvrir une troisième région l’an prochain.