Le Covid est un élément central dans l’histoire d’Édouard de Pillot et de Blanchet Technologies. Ce Mayennais s’est lancé dans l’entreprenariat en février 2021 en reprenant la PME rurale de 17 salariés, spécialisée dans l’usinage de pièces unitaires et la fabrication de machines. "Nous étions encore dans la période Covid, avec du chômage partiel. La crise dans l’automobile a joué sur notre chiffre d’affaires. Nous avons connu de meilleures conditions de démarrage. Toutefois, en partant de bas, il est plus facile de progresser", philosophe-t-il. Le chiffre d’affaires de 2020 était de 1,3 million d’euros, il est remonté à 1,6 million d’euros en 2021.
Un plan d’investissement sur quatre ans
Cette reprise en main est passée par deux étapes importantes. La première année, le récent chef d’entreprise a mis l’accent sur le volet commercial, pour garder les clients, mais surtout pour en trouver de nouveaux. Il a directement pris en main ce développement commercial. "Cela a porté ses fruits, nous avons ouvert de nouveaux marchés, dans des domaines qui sortent des sentiers battus". Des industriels de l’informatique quantique ou de la robotique sont venus s’ajouter aux clients traditionnels des secteurs automobile, informatique, agroalimentaire ou vétérinaire. "Nous avons vu venir des commandes qui nous amènent à déclencher un plan d’investissement".
C’est la deuxième étape. En 2022, et pendant quatre ans, un plan d’investissement de 800 000 euros va moderniser l’entreprise. Un soutien de 40 % de France Relance et Bpifrance a été acté en avril dernier. Le parc informatique a été mis à jour cette année, les logiciels de programmation seront harmonisés l’an prochain. En cette fin août est installée une nouvelle machine d’électro-érosion par fil, capable d’usiner des pièces de grande taille (800 x 500 mm), une des seules dans l’Ouest. La robotisation d’autres machines est envisagée pour 2023. "Elle va permettre de supprimer des taches de moindre valeur ajoutée".
Motivation au travail
Ces acquisitions participent à un renforcement des capacités de Blanchet Technologies, dans un contexte fluctuant. Édouard de Pillot a vu dans le Covid "une opportunité de donner une nouvelle orientation à l’entreprise, nous obligeant à remettre en question nos marchés et nos méthodes de travail". En particulier, le "marché de l’automobile est devenu plus instable, avec des demandes de délais plus serrés. Il y a moins d’anticipation des achats de la part de nos clients industriels, on ne voit pas venir les affaires. Donc, il nous faut gagner en souplesse, et pouvoir tenir la promesse du délai". La robotisation y contribuera.
L’augmentation des capacités des machines doit aussi pallier des départs en retraite à venir (suivis de probables difficultés de recrutement). Dans le même temps, cette modernisation pourra aussi constituer un argument d’attractivité pour recruter.
Par ailleurs, "faire monter les salariés en compétences sur de nouvelles technologies renouvelle leurs centres d’intérêt. Le bien-être au travail et la motivation des collaborateurs comptent pour qu’une entreprise fonctionne", estime Édouard de Pillot.
