Lise Charmel, fleuron industriel lyonnais spécialisé dans la production de lingerie (900 salariés dont 300 dans le Rhône / CA 2020 : 35 M€) a été victime d’une cyberattaque en novembre 2019. Depuis, l’entreprise a relancé ses outils de production mais cet événement a créé un véritable traumatisme, au point d’imposer un placement en redressement judiciaire.
Olivier Piquet, le directeur général de Lise Charmel, n’oubliera jamais ce matin du 7 novembre. "En l’espace de trois heures, l’intégralité des données du groupe a été cryptée. Vers 7 heures du matin, les premiers salariés ont allumé leur ordinateur et ont vu leurs écrans cryptés avec des messages pour payer une rançon", décrit le dirigeant, qui tient à témoigner de cette attaque car, selon lui, les entreprises ne sont pas préparées. "On ne sait pas quoi faire : cliquer, tout débrancher ? Il y avait une absence de préparation".
Engagement des salariés
Passé "l’état de choc" après plusieurs semaines voire plusieurs mois d’activité ralentie voire stoppée, l’entreprise se place en redressement judiciaire. "Cette situation a aussi stressé nos partenaires, banques, assurances, fournisseurs, mais la plupart ont joué le jeu de la solidarité", rapporte le dirigeant, qui souligne que, grâce aux sauvegardes informatiques, "on a pu reconstituer nos applications et nos données". Pour lui, l’entreprise Lise Charmel, tirée d’affaire, doit aussi une fière chandelle à l’engagement des prestataires et des équipes en interne". Depuis l’été 2020, la situation est redevenue "normale" pour le groupe.