Leur passage dans l’émission Qui veut être mon associé sur M6 a été décisif. Pourtant, "le choix a été difficile", se souvient Rémi Garnerone, qui a accepté, avec son frère Sylvain, l’offre de l’investisseur Éric Larchevêque : 100 000 euros contre 20 % du capital de la société Black-Line qu’ils ont fondée en 2017 autour d’un disque rotatif, breveté, qui permet, grâce à une télécommande Bluetooth, de verrouiller ou déverrouiller à distance la fixation pour un déplacement facilité en snowboard. "Avec le recul, cette décision nous a sauvés. Elle nous permet d’être là aujourd’hui et de boucler la mise en production de notre produit (QuickSett), vendu à plus de 4 000 exemplaires depuis son lancement commercial en 2019", ajoute l’entrepreneur varois.
Depuis la conclusion du deal en 2020, Éric Larchevêque a fait bien plus que signer un simple chèque : "Je les ai accompagnés dans la réussite de cette industrialisation et j'ai partagé mon expérience", confie l’investisseur face caméra.
Une gamme complète
Depuis, Black-Line a aussi franchi une nouvelle étape, indispensable à sa légitimité, avec le lancement, cet hiver, des premiers skis et snowboards connectés. "Nous insérons, dans le bois, une puce NFC, qui une fois connectée à une application que nous avons développée, permet de suivre l’entretien du matériel, de le retrouver en cas de vol et de lui offrir une seconde vie en partenariat avec Nok Boards, une société grenobloise, qui recycle les planches de surf en planches de skateboard."
Ce nouveau matériel a été développé avec le laboratoire suisse, First Track Lab et une première production de 100 modèles, sous-traitée en Tunisie, est réalisée.
La start-up Black-Line, installée au Castellet, près de Toulon, assure pour le moment la distribution de ses produits en direct, mais l’objectif de cet élargissement de gamme est de convaincre, dès la saison 2022-2023, des magasins et distributeurs, à l’image notamment de l’accord qu’ils ont déjà conclu au Japon, un pays qui abrite plus de 500 stations et plus d’un million de pratiquants de snowboard, un marché qui compte pour près de la moitié des ventes de QuickSett à ce jour.
"Avec le QuickSett, un produit très technologique, il était difficile de rentrer dans certaines enseignes. Avec les skis et snowboards connectés, nous suscitons leur intérêt et nous nous donnons les moyens de devenir, demain, les leaders de l’électronique dans le monde de la glisse", confie Sylvain Garnerone. Une nouvelle version du QuickSett sera d’ailleurs proposée l’année prochaine pour permettre une rotation des deux pieds et toucher un public élargi.
Une levée de 500 000 euros et une usine dans les tuyaux
Les deux frères visent une production de 1 000 modèles connectés et de 10 000 QuickSett pour la saison prochaine. Ils espèrent pouvoir la réaliser dans leur propre usine de montage, qu’ils se verraient bien mettre en service en région Paca dès cet été. "C’est notre option numéro un et, si tout se passe comme prévu, nous pourrions passer de six à dix voire onze personnes dans quelques mois", précise Rémi Garnerone.
Une levée de fonds de 500 000 euros est aussi dans les tuyaux pour financer ce projet industriel : "200 000 euros sont d’ores et déjà sécurisés, pour moitié auprès de notre communauté, pour l’autre auprès d’Éric Larchevêque, qui a accepté de poursuivre l’aventure en prenant 23 % du capital de notre entreprise, valorisée à 3,2 millions d’euros, avec un chiffre d’affaires à 300 000 euros au cours de l’année écoulée (clôturée au 31 mars 2022) et 800 000 euros attendus l’année suivante", ajoute Sylvain Garnerone.
