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Bernard Hermant (Siem) : « Nous avons atteint une taille critique »
Interview Lille # Industrie # Ressources humaines

Bernard Hermant président de Siem Bernard Hermant (Siem) : « Nous avons atteint une taille critique »

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Bernard Hermant, président de Siem, et Caroline Deregnaucourt, directrice commerciale, dirigent, depuis 2004, cette PME lilloise (6,2 M€ de CA en 2018, 63 collaborateurs) qui fabrique des machines sur-mesure pour l’industrie. Leur enjeu : la faire évoluer en anticipant les tendances du marché, notamment en matière d'environnement.

— Photo : Siem

Le Journal des Entreprises : Comment vous différenciez-vous sur le marché des machines spéciales ?

Bernard Hermant : Notre activité principale est la fabrication de machines sur-mesure pour des industriels. Pour faire la différence, nous intégrons ces machines dans la démarche RSE de nos clients. Autrement dit, nous fabriquons des machines à économie d’énergie, qui sont équipées de systèmes de revalorisation de l’eau, de l’électricité, etc. Ces machines basse consommation permettent non seulement à nos clients de s’inscrire dans une démarche environnementale, mais aussi de gagner en rentabilité.

Nous disposons d’un bureau d’études d'une douzaine de collaborateurs, qui a doublé de taille en dix ans. Et quand nous n’avons pas les compétences sur un sujet donné, nous cherchons des partenaires. C’est le cas dans l’acoustique par exemple : notre partenaire EurodB nous aide à réduire le bruit produit par les machines que nous fabriquons, en réalisant pour nous la partie études et préconisations. Cela permet un meilleur confort de travail dans les ateliers de nos clients. Nous travaillons également sur l’ergonomie des machines, en vue de la réduction des troubles musculo-squelettiques. En revanche nous n'avons aucun sous-traitant : cela permet à nos clients d’avoir un seul interlocuteur et c’est une réelle valeur ajoutée.

Ce parti pris se traduit-il dans le développement de Siem ?

Caroline Deregnaucourt : Nous avons réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 6,2 M€, avec une soixantaine de salariés, contre 5 M€ en 2017. La société est en croissance et rentable. Nous avons été déficitaires pendant la crise économique de 2008. La fabrication de machines spéciales est une activité qui fonctionne quand les industriels investissent. Or, en temps de crise, ils ne le font pas. Ce qui nous a permis de surmonter cette période, ce sont nos autres métiers : la tôlerie, l’électricité, la mise en conformité et l’électrotechnique. Les machines spéciales représentent près de 65 % de notre CA. Nous voulons conserver cette pluralité de métiers, tout en nous développant encore sur la machine spéciale. Dans ce domaine, nous étudions toutes les demandes clients, qu’il s’agisse de machines à 20 000 ou 200 000 euros.

Quels sont les enjeux à venir pour Siem ?

B. H : Nous avons atteint une taille critique dans notre secteur. Nous devons continuer sur cette lancée, sachant que les investissements de nos clients repartent à la hausse. Nous voulons en trouver de nouveaux, à rayonnement européen voire international. Notre plus important client compte 400 implantations dans le monde. Il nous faut en gagner d’autres avec ce profil. Et continuer à conquérir de nouveaux marchés pour nos machines spéciales. Il y a des choses à faire dans le domaine de l’acoustique, mais aussi de la robotique. Siem a déjà prouvé qu’elle sait s’adapter : il y a encore 40 ans, notre métier principal était la tôlerie de série…

C. D : Comme beaucoup d’entreprises, nous avons des difficultés à recruter et cela freine notre développement. Nous avons embauché cinq personnes en 2018 et nous sommes toujours à la recherche de compétences : soudeurs, électriciens…

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