Longtemps sous-traitant à forte dépendance dans le secteur automobile, Belink Solutions, à La Ferté-Bernard, étend de plus en plus son champ d’action. La PME, qui produit et assemble des cartes et systèmes électroniques, a lancé la fabrication des nouvelles bornes de recharges connectées de la société francilienne Qovoltis. Un exemple de diversification qui devrait en amener d’autres, selon son directeur général Gaëtan Guillemot : "Nous voulons apporter notre niveau d’expertise à d’autres secteurs d’activité, confie le dirigeant. Nous travaillons actuellement à plus de 80 % pour l’automobile et l’idéal serait de descendre à 60 % en conservant nos marchés. Nous basculons de plus en plus vers la défense, l’aéronautique, le transport, l’industrie ou l’énergie."
150 collaborateurs
Créé il y a près de 40 ans et passé dans plusieurs mains, le site sarthois, qui s’étend sur plus de 15 000 m2, a compté jusqu’à 1 300 personnes dans les années 80. Passé sous plusieurs bannières, dont Sagem ou le groupe sarthois Souriau, il est détenu depuis 2017 par un fonds industriel américain et emploie 150 collaborateurs. "Par notre histoire, nous avons développé une multitude de compétences, affirme Gaëtan Guillemot, et disposons d’une usine permettant une production totalement intégrée. Nous avons l’expertise pour travailler dans de nombreux secteurs, avec la capacité de produire en petites, moyennes et grandes séries. Nous pouvons déposer jusqu’à 10 millions de composants et produire 10 000 cartes électroniques par jour."
Innovation
Pour Qovoltis, la commande porte dans un premier temps sur 8 000 bornes de recharge, et le site sarthois, que son dirigeant qualifie de "centre d’excellence en électronique, avec l’une des usines les plus complètes", veut aujourd’hui s’affirmer comme un partenaire incontournable sur le territoire national. Il mise sur le made in France, la réactivité et la capacité à accompagner les projets. "Nous pouvons construire des partenariats industriels, indique Gaëtan Guillemot, à l’image ce que nous avons fait avec Qovoltis." Outre sa capacité à assurer la conception jusqu’à l’expédition des produits finis, la PME s’appuie aussi sur son équipe R & D, qui développe aussi de nouveaux produits et qui travaille sur de nouvelles technologies, comme celle de l’électronique imprimée sur des supports souples. Elle réalise aussi du rétro-engineering, en recréant des cartes électroniques.
40 à 50 % à l’export
S’appuyant sur sa capacité à devenir intégrateur, au-delà de son expertise en électronique, l’EMS sarthoise veut donc maintenant passer à l’offensive. Avec pour carte de visite son expérience dans le secteur automobile, des projets menés dans d’autres secteurs et le partenariat avec Qovoltis : "Nous manquons encore de notoriété, souligne Gaëtan Guillemot, et nous sommes maintenant plus offensifs dans le marketing. Nous nous inscrivons dans une logique de stratégie de relocalisation, de conservation sur le territoire de l’outil industriel et des compétences." Sans négliger pour autant l’export, qui représente 40 à 50 % de l’activité de l’entreprise, tant avec des clients français qu’étrangers. "Nous réalisons 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et nous pourrions doubler dans les années à venir", envisage Gaëtan Guillemot.
