La crise sanitaire du Covid et les confinements ont été propices aux changements pour les Haut-Savoyards Edwige Michau, ancienne responsable marketing dans le secteur cosmétique, et Geoffroy d'Autichamp, ingénieur polytechnicien issu du secteur du financement des PME.
Privés de ski alpin, les deux sportifs décident de se tourner vers le ski de randonnée. Cherchant du matériel d'occasion, ils s'étonnent de ne pas trouver d'offre de produits reconditionnés pour le sport. Ils constatent qu'en Europe, sur 250 millions d'équipements sportifs vendus chaque année, seulement 1 % poursuit son cycle de vie dans l'économie circulaire. Les commerces spécialisés de Haute-Savoie qu'ils vont alors rencontrer valident leur idée de plateforme e-commerce de textiles et équipements de sports de plein air de seconde main et donnent leur accord pour y revendre du matériel.
Cinq mois après son lancement en septembre 2021 depuis Annecy (Haute-Savoie), Barooders vient de lever 1,3 million d'euros auprès d'investisseurs experts en e-commerce et en sport, entre autres Thomas Rebaud (fondateur de Meero) et Anthony Bourbon (fondateur de Feed).
250 marques en trois mois
La plateforme est portée par une communication organique et des ambassadeurs et influenceurs engagés pour l'écologie. Elle rassemble déjà 20 000 produits (4 000 au lancement), 250 marques et 10 000 membres dans sa communauté. Une campagne Ulule menée à l'automne lui a permis de réunir 10 000 euros. Une aide de 100 000 euros lui a été attribuée par Wilco, structure d'accompagnement à l'innovation.
Encore en phase de décollage, Barooders ne fait pas une course à la marge. "Nous sommes concentrés sur le volume de ventes et les taux de rétention et de conversion, indique Edwige Michau. Ce qui compte, c'est la croissance. Nous misons sur 50 000 euros de volume d'affaires d'ici le mois de juin."
Améliorer l'expérience client
La stratégie s'appuie sur une politique tarifaire concurrentielle : le prix de vente est fixé par le vendeur et la commission de Barooders, payée par l'acheteur, s'élève à 5 %. Pour améliorer l'expérience client et dépasser la seule inspection à distance des annonces, un premier partenariat vient d'être mis en place avec la marque Millet. A la clé : des produits de seconde main validés par des professionnels, éventuellement remis en état, puis reconditionnés. "Nous souhaitons développer ce genre de partenariats avec d'autres marques pour améliorer l'expérience du vendeur et de l'acheteur, mais aussi pour inciter les marques à s'engager pour la seconde main", affirme Edwige Michau.
Application mobile et internationalisation
Avec cette levée de fonds tout juste bouclée, la start-up compte recruter une dizaine de collaborateurs (quatre aujourd'hui), mais aussi répondre à trois objectifs : "Développer une application, essentielle pour l'expérience client et la facilitation de la mise en vente, déployer le reconditionnement et l'examen des produits et des prix, et enfin envisager une internationalisation frontalière, en particulier en Suisse, Italie et Belgique", précise Edwige Michau qui veut faire de Barooders le leader européen du matériel de sport de plein air de seconde main en ligne.
