Disposant d’un savoir-faire reconnu dans le développement d’appendices en carbone haute performance pour la course au large, Avel Robotics prend son envol. "Au terme de 5 ans d’existence, la société a réalisé environ 3 millions d’euros de chiffre d’affaires et ses effectifs se sont étoffés de 14 à 28 personnes, explique son dirigeant, Luc Talbourdet.
Nous avons validé un nouveau modèle industriel que nous devons consolider. "Les équipes d’Avel Robotics exploitent deux bras robotisés sur deux sites distincts, le siège historique implanté sur 800 m2 à Lorient La Base, et un atelier complémentaire de 200 m2 déployé en 2020.
Des mâts géants
"À la différence d’un drapage manuel, notre process automatisé de placement de fibre permet de produire en série des pièces complexes et incurvées, en y apportant une régularité et un niveau de précision sans égal," fait valoir Luc Talbourdet. Après avoir dirigé Absolute Dreamer l’écurie de course du navigateur Jean-Pierre Dick, cet ingénieur a lancé Avel Robotics fin 2017 pour développer et généraliser ce savoir-faire. Plusieurs équipes de courses au large, engagées dans les classes reines Ultim et Imoca y ont désormais recours afin d’équiper leurs voiliers en foils, ou encore en dérives et safrans à plan porteur.
"La course au large pèse encore 80 % de notre activité, et c’est clairement ce qui constitue notre identité, mais nous avons engagé un effort de diversification dans l’industrie navale qui commence aujourd’hui à payer", reprend Luc Talbourdet. Avel Robotics s’est notamment illustré dans la réalisation d’un mât hors-norme, à travers le projet Solid Sail, piloté par les Chantiers de l’Atlantique.
Ayant déjà fabriqué trois manchons qui permettent d’assembler les tubes d’un premier mât haut d’environ 65 mètres, l’entreprise devrait bénéficier avec ses partenaires d’un important plan de charge avec notamment la commande annoncée début janvier par l’hôtelier Accor au constructeur nazairien de deux paquebots de 220 mètres surmontés de 3 gréements.
Les avions en ligne de mire
"D’autres projets élargiront certainement ce marché émergent qui va nous obliger à renforcer nos capacités", reconnaît Luc Talbourdet, dont la nouvelle ambition consiste désormais à pénétrer le marché de l’aéronautique : "Nous visons pour l’instant des prototypes et des petites séries sur des accessoires du fuselage, comme des longerons ou des empennages".
Autant de perspectives engageantes qui n’estompent pas pour autant la prudence du dirigeant. Avant l’agrandissement de ses infrastructures et l’acquisition d’un nouveau robot (environ 1 million d’euros d’investissement), Avel Robotics cherche d’abord à renforcer ses compétences, avec deux à trois recrutements prévus ces prochains mois.
L’entreprise recherche notamment des techniciens en matériaux composites, pour assurer la finition de ses produits, mais aussi des opérateurs en robotique et des ingénieurs.
