Réputé à Rennes et à travers la France pour ses ventes de qualité et parfois de haut vol (certains tableaux ont frôlé ou dépassé le million d’euros), l’hôtel des ventes de Rennes Enchères, situé en plein centre-ville, a ouvert une deuxième adresse. Elle dispose depuis mi 2023 de 750 m² à Montgermont, sur la Route du Meuble. Un entrepôt qu’elle a aménagé pour 100 000 euros, et qui lui permet à la fois de stocker les objets de ses futures ventes, et de disposer d’une deuxième salle dédiée aux enchères. "Nous avons dû quitter notre ancien garde-meuble. Quand nous avons trouvé ce nouveau local, il était trop grand, raconte Carole Jézéquel, commissaire-priseur et dirigeante de Rennes Enchères. Nous avons alors eu l’idée de cette deuxième salle, également poussés par l’arrivée de la concurrence." Elle recrute alors une nouvelle commissaire-priseur, Florence Berdou, qui est chargée de développer l’activité de Montgermont. "C’est un véritable laboratoire de nouvelles tendances et on peut tout se permettre, s’enthousiasme la nouvelle recrue. Nous organisons une vente "Brocante chic" par mois et des ventes dédiées à des objets comme les BD, les disques par exemple".
Deux lieux, deux ambiances
Cette nouvelle salle permet à Rennes Enchères de se diversifier, tout en gardant le centre-ville axé sur ses spécialités du monde de l’art (objets d’art, objets de valeur, tableaux, design, armes, marine, bijoux, archéologie et arts premiers…). "Cela nous permet de toucher une clientèle complémentaire, et de désacraliser le mythe. Nous voulons susciter la curiosité d’un public moins initié, mais qui veut redonner vie à des objets anciens pour créer un intérieur unique", estime Carole Jézéquel. À Montgermont, les enchères tournent autour de 50 à 100 euros en moyenne quand elles atteignent plutôt les 500 euros sur le site historique. La plus haute adjudication sur 2023 y a même atteint précisément 484 620 euros. L’entreprise a ainsi atteint l’an passé les 6 millions d’euros de chiffre d’affaires rien qu’avec les objets d’art, grâce à l’organisation de 40 ventes aux enchères écoulant 9 000 lots. Sur les trois derniers exercices, le montant des ventes a connu une croissance de +20 %. Rennes Enchères a également multiplié ses effectifs par deux, atteignant désormais les dix collaborateurs permanents (travaillant en lien avec 24 experts).
Une autre manière d’écouler des stocks
Avec l’ouverture de sa nouvelle salle, voilà encore une opportunité de croissance. D’autant que Rennes Enchères peut surfer sur la tendance écoresponsable et le réemploi d’anciens objets. "Grâce à la salle de Montgermont, nous allons tenter de nouvelles choses, annonce Florence Berdou. Nous sommes voisins de beaucoup d’enseignes de meubles et déco avec qui nous voulons créer du lien. Nous développons un service de ventes aux enchères pour les entreprises. Elles ont souvent des stocks encombrants invendus, des fins de collections, des modèles d’expo. Nous proposons donc de mettre en concurrence les acheteurs, pour une vente qui se fera ainsi au juste prix. C’est une nouvelle manière d’écouler ce stock, dans l’air du temps. Et avec la transparence et la garantie du commissaire-priseur." Il ne s’agit pas de ventes judiciaires (liquidations) mais elles peuvent concerner des fins d’activité aussi. Le nouveau service, qui existe peu ailleurs, s’adresse également aux collectivités, qui voudraient par exemple changer leur mobilier et vendre ainsi l’ancien.
