Ateliers Bigata, stimulés par les besoins des grands groupes 
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Ateliers Bigata, stimulés par les besoins des grands groupes 

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Fondés en 1942, les Ateliers Bigata sont spécialisés dans la maintenance d’équipements pressurisés de sécurité pour l’aéronautique, le spatial et la défense. L’entreprise basée à Eysines (Gironde) a su faire évoluer ses offres pour proposer des services industriels complets, jusqu’à la livraison. Son objectif : répondre aux commandes des grands groupes.

Thomas Naulleau (à gauche) a repris Ateliers Bigata en 2008, créant quelques mois plus tard CTS, que dirige Hugo Dutertre. Ici, au salon du Bourget 2019. — Photo : Anne Cesbron

Il arrive souvent que les entreprises soient contraintes d’évoluer dans l’offre qu’elles proposent, parfois même considérablement, pour pouvoir continuer de croître. Il est plus rare qu’elles changent totalement de cœur de métier. C’est pourtant bien ce qu’ont fait les Ateliers Bigata, installés en Gironde depuis plus de sept décennies. À sa naissance en 1942, la société s’est d’abord spécialisée dans le procédé de gazogène pour les voitures. Trente ans plus tard, c’est vers l’aéronautique, le spatial et la défense qu’elle s’est tournée, précisément dans la maintenance d’appareils industriels à haute pression. Créneau sur lequel elle opère encore aujourd’hui.

Création d’un bureau d’études

En 2008, Ateliers Bigata est reprise par Thomas Naulleau, qui dirige toujours l’entreprise et qui parvient très vite à démarcher avec succès des acteurs majeurs du secteur, parmi lesquels Safran, Ariane Groupe ou Air Liquide. Dès le départ, le dirigeant envisage d’élargir l’offre, allant vers une proposition assez éloignée de ce qu’elle faisait jusqu’alors : « nous avons souhaité nous développer par les RH, grâce à une société de services qui aurait été un bureau d’études. Nous avions pour objectif de répondre aux besoins des clients, qui rejoignent souvent les nôtres, notamment en matière de recrutement de profils techniques », explique-t-il.

Un maximum de missions

En décembre de la même année, est ainsi créée Consulting and Technical Support (CTS). À ces deux sociétés, s’est greffée CEMG en 2015, société francilienne qui complète l’offre de maintenance de système de secours embarqué pour avions et hélicoptères. Enfin, en septembre 2019, Ateliers Bigata acquiert pour 2,5 millions d’euros Cogisys, spécialisée dans l’architecture des réseaux et télécoms à destination des secteurs civil et défense, permettant ainsi d’ajouter Thalès au portefeuille client des Ateliers Bigata. « Nous sommes passés de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires à 35 millions cette année, et nous devrions être à 40 l’an prochain. Une société comme la nôtre, avec 350 à 400 collaborateurs, à la frontière entre PME et ETI, a la possibilité de répondre aux demandes de grands groupes comme Airbus ou Boeing. L’idée, avec nos diverses opérations de croissance, c’est de pouvoir assurer nous-mêmes un maximum de missions », justifie Thomas Naulleau.

L’enjeu de la pile à combustible

« Nous voulons accroître notre capacité à faire des offres complètes d’ingénierie, à proposer des services industriels allant jusqu’à la livraison », l’une des garanties de ne pas dépendre de sous-traitants pour respecter des délais, entre autres. Les Ateliers Bigata ont désormais une priorité : le développement de la pile à combustible, qui pourrait remplacer les groupes auxiliaires de puissance sur les avions. « C’est un énorme projet d’ingénierie, c’est maintenant et on veut en faire partie », avance Thomas Naulleau. Autre piste pour l’avenir : un codéveloppement, avec Ariane, d’un transfert de technologie spatiale vers l’aéronautique civile…

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