L’heure est à la consolidation pour Arcanne Constructions. Créé en 2003 par Loïc Gallo, le spécialiste de la construction de bâtiments agricoles pour l’élevage de porcs et de bovins, s’est développé de manière raisonnée, entre croissance externe (rachats de Barbé en 2005 et Rio en 2008) et nouvelles activités (d’abord focalisé sur l’élevage des porcs, l’entreprise lamballaise s’est diversifiée dans le domaine bovin en 2005 puis dans les constructions industrielles en 2009). En 2012, elle s’est installée dans 3 500 m², sur un site qui compte 18 000 m².
Aujourd'hui, alors qu’elle a atteint les dix millions d’euros en 2021 (contre 9,8 millions d’euros un an plus tôt), la société qui emploie 45 salariés (et qui se trouve en phase de recrutement de cinq collaborateurs supplémentaires) poursuit sa croissance en l’accompagnant par des investissements ciblés.
Nouveau centre d’usinage
En juin 2021, un centre d’usinage numérique bois de 250 000 euros, dont 80 000 euros de subventions au titre de France Relance, est venu augmenter la productivité et la rapidité d’exécution, et permettre l’utilisation d’un nouveau mode d’assemblage de charpente et de plancher. Il permet, en outre, une optimisation du volume de déchets. En juin prochain, un chariot élévateur de 200 000 euros va venir grossir les rangs des équipements d’Arcanne Constructions, dont une partie de l’activité comprend le montage des couvertures des bâtiments qu’elle conçoit et fabrique. Des achats de racks de stockage ont également été réalisés pour optimiser l’espace autour des bâtiments. Enfin, pour la première fois, la PME costarmoricaine se dote d’un ERP. "Une gestion globale de suivi était devenue nécessaire par rapport à la taille de l’entreprise", explique Loïc Gallo, le dirigeant.
Développer la construction de bâtiments industriels
Le chef d’entreprise, secondé par Thomas Cunegonde, devenu directeur opérationnel, confie que le début d’année se révèle difficile en termes d’activité. "Le marché est très compliqué, on réussit encore à commercialiser, mais c’est plus difficile. On est dans un creux qui pourrait durer tout le premier semestre", juge-t-il. "Les prix des matériaux et des aliments rendent plus difficiles les investissements pour les éleveurs." Ces mêmes hausses, auxquelles on peut ajouter celle des énergies, ont obligé l’entreprise à augmenter ses prix "en accord avec nos clients". "Nous sommes habitués aux crises, mais celle-ci est rapide et violente", concède le Costarmoricain.
Le domaine des bâtiments industriels, qui ne représente encore que 10 % du chiffre d’affaires, en progression, pourrait encore augmenter en proportion dans l’activité. "Ce sont deux cousins germains, les deux activités se ressemblent", explique Thomas Cunegonde. Une différence cependant : les charpentes et bardages de ces bâtiments industriels sont le plus souvent réalisés en matière métallique, alors que les réalisations pour l’élevage sont à 80 % en bois.
Trois brevets déposés
Arcanne Constructions, qui peut se targuer d’avoir déposé trois brevets, fruits de ses efforts d’innovation notamment dans les domaines de la toiture et de la ventilation, est spécialisée dans le couvert mais propose également à ses clients des hangars agricoles de stockage, des rénovations de bâtiments d’élevage de volailles, ainsi que des bâtiments clés en main dans le domaine de l’élevage des bovins. Ces structures sont ouvertes, possèdent une ventilation statique et leurs volumes sont plus importants que ceux dévoués aux porcs. "Tout ce qu’on met en place est fabriqué ici", précise Loïc Gallo.
L’entreprise mène entre douze et quatorze chantiers parallèlement, faisant parfois appel à des artisans ou des intérimaires pour monter les structures. Sa rentabilité se monte à "3 ou 4 %, comme dans le bâtiment".
