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Après la vente de ses activités télécoms à SFR, Afone va construire une banque en ligne
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Après la vente de ses activités télécoms à SFR, Afone va construire une banque en ligne

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Afone s’apprête à céder son activité d’opérateur télécoms à Altice, maison mère de SFR. Son patron, Philip Fournier, se concentre désormais sur son projet de banque en ligne baptisée Noelse. Une première appli sur smartphone et PC vient de voir le jour à destination d’une clientèle européenne.

Patron d’Afone à Angers, Philip Fournier se lance dans un projet de fintech avec Noelse. Cette dernière ambitionne de devenir une banque en ligne européenne forte d’un million de clients d’ici cinq ans — Photo : Florent Godard

Exit la téléphonie, Afone est devenue une fintech. Son patron, Philip Fournier, va céder son activité d’opérateur télécoms (100 personnes, 44,5 M€ de CA en 2019) à Altice, maison mère de SFR. La vente d’Afone Participations inclut 50 % de RegloMobile qui propose une gamme de forfaits téléphoniques (770 000 clients) vendus dans les centres Leclerc, l’enseigne détenant les 50 % restant. L’acquisition définitive d'Afone Participations reste toutefois soumise au feu vert de l’Autorité de la concurrence.

Retrait de la téléphonie et de la sécurité

Ce choix intervient après l’abandon d’un projet d’offre de Wifi haut débit gratuit en ville (WifiLib), suite au refus de l’Arcep, l’autorité de régulation des communications électroniques. "Il n’y avait plus moyen d’innover et de se différencier des grands opérateurs téléphoniques, explique Philip Fournier. C’est devenu un marché de poids lourds. L’alternative consiste aujourd’hui soit à déployer de la fibre optique, avec des investissements énormes, soit de passer par la 4G ou la 5G." Par le passé, Afone avait déjà cédé ses activités liées à la téléphonie fixe et à la sécurité.

En mode start-up

Philip Fournier repart aujourd’hui en mode start-up. Son projet : bâtir une banque en ligne européenne. Noelse, c’est son nom, vient de lancer une offre de base à 2€ pour les particuliers (10 € pour les entreprises). Offre qui inclut une adresse iban, une carte de paiement, la possibilité de payer par smartphone, d’effectuer des virements et prélèvements, l’envoi des relevés de comptes. Le tout en temps réel. Officiellement, Noelse ne peut toutefois se qualifier de banquier ou même de néo-banque. "Pour cela, il faut l’agrément d’établissement de crédit, rappelle Philip Fournier. Chose qu’on espère obtenir d’ici un an." Pas d’autorisation de découvert et ni de crédit pour le moment donc. Mais pour pallier ce manque, Noelse pourrait nouer prochainement un partenariat avec un organisme bancaire.

15 millions d’euros de R & D

Cette appli, qui existe aussi sur PC, a nécessité trois ans de travail et 15 millions d’euros de dépenses R & D. Elle vient compléter ses activités liées au paiement et à la monétique (120 salariés, 17 M€ de CA), conservées par Philip Fournier. Noelse viendra même absorber ces métiers. Jusqu’ici, Afone a équipé 27 000 boutiques en terminaux de paiement électroniques, dont il maîtrise toute la chaîne de valeur (location, installation, maintenance…). Il opère également les transactions bancaires entre le client et le vendeur.

Des bureaux à Milan, Madrid, Berlin…

Noelse compte rapidement devenir une banque européenne. "Aujourd’hui cela n’existe pas, affirme son dirigeant. Des banques françaises accompagnent leurs clients à l’étranger, notamment via des filiales, ce qui est différent. A contrario, Noelse propose une stratégie de déploiement européenne avec une offre unifiée."

Un million de clients dans le viseur

Concrètement ? "Par exemple, un client allemand ou italien qui vient en France sera considéré comme un Français, ses virements ne seront donc pas comptés comme des virements à l’étranger, il bénéficiera d’une tarification "domestique", sans surtaxe, répond Philip Fournier. Et les clients européens disposeront tous du même service, au même prix. "Noelse ambitionne de séduire un million de clients et de réaliser 350 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans. Ce nouvel acteur bancaire possède déjà des bureaux au Luxembourg, à Milan, Madrid, et Berlin. Outre son siège social basé à Angers. Un siège qui pourrait être transféré à l’avenir au gré des opportunités, confie Philip Fournier.

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