Les créateurs
Apollina – du nom de la sainte patronne des dentistes, Apolline – est née de la rencontre entre Baptiste Lagrange, chirurgien-dentiste, et Pierre Duthoit, designer industriel et ergonome, âgés de 36 ans. Fondée en 2017 au moment où les deux associés valident la preuve de concept après deux ans de R&D, la start-up d’Alixan (Drôme) s’attaque à l’ergonomie des cabinets dentaires et à l’amélioration de la qualité de traitement des patients. Une démarche guidée d’abord par la volonté de rendre les soins plus efficaces.
Le concept
« Nous avons mis au point un applicateur nouvelle génération dédié aux soins entourant l’étape du fraisage dentaire. Ce stylo applicateur, baptisé Adeon, intervient pour 80 % des gestes opératoires, de l’anesthésie à l’application de résines », explique Baptiste Lagrange. Le dispositif médical motorisé et doté d’un mini-logiciel gère automatiquement les différentes injections liquides ou pâteuses nécessaires aux traitements dentaires grâce à des cartouches interchangeables.
Pensé à la fois en termes d’ergonomie et d’organisation des cabinets, l’outil « stylo-plume » est actuellement en test jusqu’à fin septembre chez 40 chirurgiens-dentistes. « L’objectif est d’apporter de meilleures conditions de travail aux praticiens en simplifiant les gestes et le nombre d’outils nécessaires. Les dentistes sont nombreux à souffrir de douleurs musculo-squelettiques aux dos, aux bras et aux mains », précise le dirigeant.
Les perspectives
Après avoir levé 2,5 M€ fin 2018 auprès de fonds privés, Bpifrance, la Région Auvergne Rhône-Alpes et d'acteurs bancaires, et en attente de la certification CE début 2020 – le "graal" pour une commercialisation en Europe – les deux fondateurs ont revu leur plan. « À la suite du scandale des prothèses PIP, la réglementation européenne va se durcir, ce qui nous incite à nous lancer d’abord sur le marché américain où les procédures sont beaucoup plus rapides, pour ne pas ralentir notre time to market. La production débutera fin 2020 aux États-Unis et dans le canton de Vaud (Suisse) ».
Outre le marché américain de 270 000 praticiens – semblable à celui de l’UE –, Apollina lorgne aussi l’Asie. « Grâce au pôle de compétitivité Lyon Biopôle, nous avons pu sortir de notre environnement régional pour prendre très vite une envergure internationale. C’est une rampe de lancement pour rencontrer des acteurs majeurs du secteur ». Si le prix d’achat reste confidentiel, Adeon sera trois à quatre fois moins cher qu’un investissement classique de plusieurs instruments.
Reste que la cible est bien plus ambitieuse. « Notre outil intéresse aussi bien la chirurgie esthétique, pour qui nous sommes en train de concevoir un produit adapté, que les chirurgiens cardiaques », conclut-il.
