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Anticipant une année 2024 difficile dans le bâtiment, Chazelle cherche de nouveaux relais de croissance
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Anticipant une année 2024 difficile dans le bâtiment, Chazelle cherche de nouveaux relais de croissance

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Acteur majeur du BTP dans la Loire, le groupe Chazelle voit ses marges se réduire à peau de chagrin ses derniers mois et anticipe une année 2024 difficile. Pour tenter d’atténuer les effets d’une conjoncture défavorable, la PME de Saint-Just-Saint-Rambert essaie de se positionner sur des marchés plus gros en conception réalisation et de poursuivre son développement dans le Sud.

Valérie Chazelle, la directrice générale du groupe Chazelle, basé à Saint-Just-Saint-Rambert — Photo : Gilles Cayuela

Spécialiste ligérien du gros œuvre et tous corps d’état, le groupe Chazelle (170 salariés ; 52 M€ de CA prévus en 2023) ne cache pas son inquiétude pour les mois à venir. "À l’instant T, nous avons des carnets de commandes encourageants mais nos marges ont fondu comme neige au soleil. Nous supportons les hausses de matériaux, les hausses des fournisseurs, les hausses de salaires… Et en face, les porteurs de projets privés n’arrivent plus à sortir leurs projets. Et nous en faisons partie car nous avons aussi une activité de promotion immobilière", expose Valérie Chazelle, la directrice générale.

Une promotion immobilière au ralenti

Si 2023 devrait encore être une année de croissance pour le groupe familial basé dans la Loire à Saint-Just-Saint-Rambert, le doute subsiste concernant 2024. Chaz’Immo, la filiale promotion immobilière du groupe, qui était censée venir alimenter les activités de maçonnerie gros œuvre (ex-Chazelle SA) et d’entreprise générale (ex-Chazelle Construction) qui ont fusionné sous la même bannière en 2018, peine aujourd’hui à faire émerger de nouveaux projets.

"Nous sommes obligés de mettre des opérations en stand-by car nous ne trouvons plus les clients à mettre en face et que nous avons de plus en plus de mal à répercuter les hausses de coûts. Nous espérons que cela va se stabiliser un peu, mais très honnêtement, la situation est plutôt en train de se tendre", confie la dirigeante.

Cap sur les gros chantiers

Pour tenter de contrer cette conjoncture peu propice à la croissance, Chazelle essaie d’aller chercher des projets plus gros et plus lucratifs sur le plan financier. "La fusion gros œuvre et entreprise générale tous corps d’état nous a apporté visibilité et lisibilité pour répondre à des gros dossiers de concours lancés par des maîtres d’ouvrage publics ou privé. Nous arrivons avec une offre globale et complète qui nous permet de nous positionner en conception réalisation sur des marchés globaux de performance (MGP), en nous associant avec une équipe de maîtrise d’œuvre par exemple. C’est beaucoup de travail mais ce sont des marchés très importants qui peuvent aller de 8 à 15, voire 20 millions d’euros", développe Valérie Chazelle.

Le Sud en relais de croissance

C’est cette stratégie qui a permis à la PME ligérienne de passer de 31 millions d’euros de chiffre d’affaires avant la fusion à 50 millions d’euros cette année (prévisions 2023 hors Chaz'Immo et Chaz'Invest). Et c’est cette même stratégie que la dirigeante ambitionne de mener à terme dans le Sud de la France où Chazelle officie depuis la reprise en 2017 de la société Toledo à Nîmes.

"Notre agence dans le Sud fonctionne très bien. Elle emploie une trentaine de salariés et réalise entre 7 et 8 millions d’euros de chiffre d’affaires selon les années. Pour l’instant, nous n’intervenons que sur la partie gros œuvre mais nous souhaitons développer le tous corps d’état sous deux à trois ans, le temps de structurer tout ça. Il y a une forte demande en entreprise générale et en promotion immobilière aussi dans la région", argumente la dirigeante. Et de conclure : "Le Sud peut devenir un relais de croissance. C’est une autre région avec d’autres marchés et d’autres mentalités mais la concurrence y est aussi moins grande".

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