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Amibot rapatrie la production de ses robots domestiques
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Amibot rapatrie la production de ses robots domestiques

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Le concepteur de robots domestiques Amibot va relocaliser dans son siège héraultais, à Fabrègues, la R & D et la production de ses produits, jusqu’ici sous-traitée en Asie. L’opération, qui mobilise un investissement de 600 000 euros sur 18 mois, portera sur l’ensemble de sa gamme, à terme.

Le premier modèle issu de la démarche de relocalisation d'Amibot intègre des matériaux durables comme le bois — Photo : Amibot

Créée en 2009 comme spécialiste la vente en ligne de robots domestiques, la société héraultaise Amibot (44 salariés, CA 2020 : 16 M€) a pris un virage stratégique en 2013 en choisissant de concevoir sa propre gamme. Tout en continuant de travailler avec ses fournisseurs asiatiques, à qui elle a confié sa R & D et sa production, elle a développé un catalogue riche de 20 références (aspirateurs, laveurs de sols ou de vitres) à ce jour. "Nos produits sont conçus pour répondre aux besoins particuliers des consommateurs. Notre plus forte vente, le robot-aspirateur Animal, cible par exemple les propriétaires d’animaux domestiques, car il est adapté à l'aspiration des poils", décrit Sébastien Roelens, PDG d’Amibot.

Une démarche de réindustrialisation progressive

En 2021, la crise sanitaire agit comme une prise de conscience pour Amibot : soucieuse de réduire sa dépendance aux fabricants asiatiques, la PME héraultaise lance un processus de relocalisation de la production dans ses locaux de Fabrègues, près de Montpellier. La démarche porte aussi sur la réintégration de la R & D. "Amibot évolue du monde de la vente vers la fabrication, ce qui est l’inverse de ce qu’on observe habituellement. Mais depuis sa création, l’entreprise a créé tous ses métiers, des achats au design en passant par le marketing, et elle rajoute aujourd’hui la fabrication. Le processus se fera par étapes, et sans doute sur plusieurs années", précise Sébastien Roelens.

Le premier produit concrétisant cette volonté est une nouvelle version de son best-seller Animal, qui sort dans le cadre d’une nouvelle gamme baptisée Origin, pour souligner l’origine française des produits. Amibot insiste toutefois sur le fait qu’il ne s’agit pas encore de "made in France", portant sur la totalité du produit, mais plutôt d'"assemblé en France" : pour ce premier modèle "Origin Animal", seuls 25 % des composants sont d’origine française. Sébastien Roelens confie son ambition de faire monter le pourcentage de composants locaux progressivement, au gré des sorties à venir.

Des robots plus durables

Pour l’industrialisation et le lancement commercial de cette nouvelle gamme, Amibot mobilise un investissement de 600 000 euros sur les 18 premiers mois. Le deuxième modèle siglé Origin sortira au mois d’octobre 2021. La société héraultaise indique son ambition de basculer la totalité de son catalogue dans cette démarche, soit 20 robots au total, sans préciser de planning.

La gamme Origin présente une deuxième spécificité : elle est conçue et produite dans une démarche de développement durable. Pour la fabrication de son premier modèle Origin, Amibot a utilisé un matériau tel que le bois. À l’avenir, elle souhaite substituer au plastique toujours plus de matériaux naturels et recyclables. "Nous misons aussi sur l’effet de masse. Vous pouvez caser 500 robots dans un conteneur quand vous les importez. Mais si vous n’importez que des composants, les volumes sont plus importants et correspondent plutôt à 700 robots. C’est aussi une façon d’agir pour la planète", estime Sébastien Roelens.

Avec ces développements, Amibot mise sur une année de croissance, avec un chiffre d’affaires qui devrait progresser de 16 à 17 millions d’euros. À côté de la production, la vente en ligne continue à travers le site Best of Robots, qui représente 25 % de l’activité. Avec plus de 12 000 références, il revendique même le titre de "spécialiste n°1 en France dans la commercialisation de robots domestiques".

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