Selon une étude réalisée par l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (Acoss) de 2015 à 2018, la région Grand Est se classe huitième dans le secteur du numérique en France, représentant seulement 2,8 % des salariés français de ce secteur en 2018, contre 11 % pour Auvergne Rhône-Alpes ou même 50,7 % pour l’Île-de-France.
Vers la création d’un cluster pour structurer la filière ?
Pour remédier à la faible présence du numérique dans la région, Syntec Numérique, l'une des organisations professionnelles du secteur, a signé en novembre une convention avec la Région Grand Est et son Agence Régionale d’Innovation. Elle comporte trois axes : fédérer et renforcer l’écosystème numérique, faciliter la transformation numérique des territoires et, surtout, développer la formation et l’emploi.
Cette convention permettra de s’attaquer à la structure économique du secteur dans la région. Parmi les actions envisagées figurent la création d’un cluster pour structurer la filière, du conseil aux administrations ou entreprises, ou encore l’organisation de rencontres entre élus et professionnels du secteur.
La formation comme voie d'insertion
Selon Thierry Vonfelt, le délégué régional du syndicat qui regroupe 140 entreprises adhérentes dans le Grand Est et 2 000 en France, le retard régional s’explique par « une pénurie de personnel » et un « non-alignement des compétences en sortie d’école ».
La convention reprend donc notamment une initiative de Syntec Numérique lancée en 2013 : Numéric’Emploi. Dans le cadre de ce programme expérimenté en Alsace, le syndicat, en coopération avec Pôle Emploi, évalue les profils de demandeurs d’emploi « qui correspondent aux postes à pourvoir exprimés par les entreprises », explique Thierry Vonfelt. Ils sont mis en relation avec ces sociétés ou une formation leur est proposée.
Ces dernières années, 500 personnes par an ont pu bénéficier de cet accompagnement. En 2018, 241 ont entamé une formation pour un budget de 1,7 M€ financé par la Région Grand Est, Pôle Emploi et les entreprises elles-mêmes grâce au Fonds d’Assurance Formation Ingénierie et Conseil (Fafiec). Le taux d’insertion professionnelle de ces formations est de 80 %.
