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PSA veut faire de Mulhouse l'un de ses sites de production automobile européens les plus compétitifs
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PSA veut faire de Mulhouse l'un de ses sites de production automobile européens les plus compétitifs

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300 millions d'euros ont été investis ces quatre dernières années par PSA sur son site de Mulhouse (Haut-Rhin) pour le moderniser et accueillir la production de ses modèles premium. Un effort salué par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lors de sa visite, le 23 février, sur ce site de référence en matière d'usine du futur. Le président du groupe PSA ambitionne de voir figurer ce site parmi les trois sites de production automobile européens les plus compétitifs à l'horizon 2020.

Bruno Le Maire (au centre), ministre de l'Economie, en visite à l'usine PSA de Mulhouse le 23 février 2018 , en compagnie du président du groupe Carlos Tavares. Le site a accueilli la production de la DS7 Crossback et de la Peugeot 508 — Photo : Adelise Foucault

C’est au volant de la DS7 Crossback, le SUV premium de Peugeot, et avec Carlos Tavares, président du directoire du groupe PSA, que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, est arrivé sur le site PSA de Mulhouse, le 23 février, où est assemblé ce modèle symbolisant le virage stratégique opéré par le constructeur automobile.

Un tour de piste à deux vitesses… Avec un coup de frein au démarrage. Pris à parti par des syndicalistes, Bruno Le Maire n’a pas fui la confrontation. « Le gouvernement ne se laisse impressionner par personne. Nous voulons écouter, dialoguer, répondre aux inquiétudes mais nous sommes engagés dans la transformation économique de la France. Rien ne m’arrêtera. Nous irons jusqu’au bout et nous allons accélérer », a t-il déclaré.

Un recours massif à l'intérim

Les salaires jugés trop bas, la charge de travail induite par l’accueil de nouvelles productions dans un contexte où l’usine PSA, qui emploie quelque 6 000 personnes, a largement recours au travail intérimaire – ils sont 1 400 – mais convertit selon eux peu d’emplois en CDI, ont été au cœur de cet échange plutôt musclé qui a agacé un certain nombre d’opérateurs présents. Le site est aujourd’hui une vitrine de l’usine du futur, ayant été désigné par le groupe pour produire deux des modèles premium sur lequel celui-ci fonde de grands espoirs commerciaux.

Bruno Le Maire ministre de l'économie en visite le 23 février dernier sur le site PSA de Mulhouse, a été pris à partie par des syndicalistes — Photo : Adelise Foucault

« La DS7 nous fait rentrer dans les marques premium. Symbole de luxe à la française elle marque la montée en gamme de la marque », estime Carlos Tavares, qui a aussi dévoilé au ministre la future Peugeot 508, autre véhicule assemblé à Mulhouse qui sera officiellement dévoilé au salon de l'automobile de Genève en mars. « Avec ces voitures premium, on marche sur les platebandes des constructeurs allemands, le secteur le plus profitable de l’automobile. C’est un excellent choix stratégique qu’a fait le groupe Peugeot car c’est là que la rentabilité est la plus élevée », a félicité le Bruno Le Maire.

Un redressement exemplaire

Le plan de redressement économique mis en place par le groupe a changé la donne : au bord de la faillite en 2012 le groupe est parti « d’une situation de survie pour atteindre aujourd’hui une excellence opérationnelle et de croissance comptable, engager toutes ses usines dans des projets de transformations majeurs tout en faisant monter en gamme ses modèles et en travaillant sur les mobilités de demain et la transition énergétique », détaille le président de PSA, qui a produit 1,1 million de véhicules en France en 2017 (+13 % par rapport à 2016) et annonce 5,5 milliards d’euros d’excédent commercial automobile, en hausse de 15 % par rapport à l'exercice précédent.

Usine PSA de Mulhouse. — Photo : Adelise Foucault

A Mulhouse, deuxième principal site du groupe derrière Sochaux, 300 millions d’euros ont été investis depuis 2014 pour en faire une vitrine de l’usine du futur. Le groupe s’est fixé pour objectif d’y produire 400 000 véhicules d’ici à 2022 (248 000 véhicules produits en 2017, 60 % exportés en Europe). « Il pourra dans un futur proche assembler des véhicules hybrides rechargeables essence», annonce Carlos Tavares. PSA ambitionne de positionner son site mulhousien parmi les trois sites de production automobile européens les plus compétitifs d’ici à 2020.

Premier employeur privé du Grand Est

PSA est le premier employeur privé du Grand Est avec 14 500 salariés répartis sur quatre sites (Mulhouse dans le Haut-Rhin, Metz et Trémery en Moselle, et Charleville-Mézières dans les Ardennes). Le président de la Région, Jean Rottner, a rappelé qu’en 2017 la collectivité a soutenu à hauteur de 8 millions d'euros le site de Mulhouse pour l’accompagner dans le lancement de ses deux nouvelles productions. En outre, depuis 2015, dans une démarche partenariale forte, la Région et la Métropole de Metz ont appuyé pour plus de 14,3 millions d’euros les investissements productifs et la recherche déployée par le groupe sur le pôle industriel Metz-Tremery.

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