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Olivier Klotz (Medef Alsace) : "Le challenge est de savoir comment peser dans le débat politique"
Interview Alsace # Syndicats patronaux

Olivier Klotz président du Medef Alsace "Le challenge est de savoir comment peser dans le débat politique"

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Après 13 années à la tête du Medef Alsace, Olivier Klotz s’apprête à passer la main. L’occasion de dresser le bilan avec celui qui a, depuis, rebondi à la présidence du club de basket-ball de la SIG. Son ou sa successeur dans le fauteuil de l’antenne régionale du syndicat patronal sera désigné(e) le 13 septembre 2023.

Olivier Klotz quittera son fauteuil de président du Medef Alsace le 13 septembre — Photo : Adelise Foucault

Quel est votre ressenti aujourd’hui au moment de passer la main à la tête du Medef Alsace ?

C’est que tout est très compliqué en France. À chaque fois qu’on veut se positionner pour faire des propositions, il y a quelque chose de nouveau qui nous tombe dessus. Soit un changement de législation, soit une innovation fiscale. Au lieu d’être dans la pro activité, on est contraint à être dans la réaction. C’est la partie limitante de notre action. Je constate en revanche qu’il y a quand même un certain nombre de chefs d’entreprise qui, malgré un emploi du temps très lourd, trouvent le moyen et la volonté de s’engager. Il y a quelque chose de rassurant dans l’idée que quelqu’un prendra toujours la relève. Nous sommes aujourd’hui dans une phase assez curieuse, voire originale, où notre jeunesse a majoritairement des réserves à l’égard de certaines institutions. Le challenge est de savoir comment on va réunir tous les entrepreneurs pour pouvoir peser dans le débat politique dans un pays où 50 % de la richesse est captée et gérée par la puissance publique. Quand on dit qu’on est un pays ultralibéral, stoppons le déni !

Quel bilan dressez-vous de votre mandat ?

Mon objectif était d’obtenir que les choses puissent aller vite avec des gens compétents et des organisations efficientes. Simplicité, rapidité et intelligence. À vous de juger du résultat au niveau local et national. Mais je pense qu’on a eu de l’influence. On nous a écoutés, on a porté des messages, on a parfois convaincu et notre structure patronale est toujours solide avec une très belle équipe et une situation financière très saine. Nous avons fait notre travail et passons le relais dans de bonnes conditions. En 13 ans, il y a eu plein de choses que les gens ont probablement oubliées. Inutile de faire un inventaire, ce qui compte, c’est l’avenir.

Justement, quels dossiers attendent le Medef Alsace ?

Aujourd’hui, il y a des enjeux autour de l’écologie et de la compétitivité avec l’instauration des zones à faibles émissions (ZFE) qui entraînent des contraintes supplémentaires. À la fois pour les entreprises et les salariés. Il y a aussi l’augmentation de la fiscalité des collectivités qui sont confrontées à une hausse de leurs coûts et qui n’arrivent pas à se réorganiser pour faire baisser leurs coûts de fonctionnement. Tout cela se matérialise par la volonté de créer des nouvelles taxes et l’une d’entre elles est la taxe poids lourds. Alors qu’on voudrait aller plus vite, on nous augmente les taxes et les contraintes. C’est ça qui est difficile. Ensuite, il y a un autre enjeu, davantage national, lié au coût de l’énergie où on observe que les Portugais et les Espagnols ont des tarifs auxquels nous n’avons pas droit (en juin dernier, l’Union européenne a accordé une dérogation à ces deux pays en raison de leur enclavement. Espagne et Portugal bénéficient ainsi d’un tarif d’électricité à moitié prix par rapport aux autres pays européens, NDLR). Cela fait très mal à notre industrie et donc à l’Alsace qui est l’une des principales régions industrielles de France.

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