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Les foies gras Feyel & Artzner sont en conquête avec de nouvelles gammes
Bas-Rhin # Agroalimentaire # Investissement

Les foies gras Feyel & Artzner sont en conquête avec de nouvelles gammes

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Deux ans et demi après sa reprise, la Maison de foie gras Feyel & Artzner poursuit sa stratégie de diversification et de modernisation. L'entreprise s'apprête à investir 2 M€ dans son outil de production pour gagner en productivité.

— Photo : ©Frédéric Maigrot/REA

C’est une histoire de reprise qui semble bien lancée. Il y a deux ans et demi, Claudine Roposte a été appelée pour reprendre la Maison de foie gras Feyel & Artzner en redressement judiciaire, à Schiltigheim dans le Bas-Rhin. L’entrepreneure dans l’agroalimentaire venait de céder son entreprise de pâtes à tarte industrielles à Hoerdt et était à la recherche d’un nouveau projet.

Aujourd’hui, Feyel & Artzner emploie 87 salariés alors qu'ils étaient 70 lorsque l’entreprise a changé de main. Pour le deuxième exercice fiscal clôturé en avril dernier, l’entreprise a enregistré un résultat d’exploitation positif et un chiffre d’affaires de 13,6 M€. « Nous sommes contents, même si nous ne crions pas encore victoire. Il reste beaucoup de travail », glisse Claudine Roposte, dont la stratégie de développement se décline en plusieurs axes.

Sécuriser l’approvisionnement

Feyel & Artzner prépare 400 tonnes de viande, de magret et de terrines par an et transforme 100 tonnes de foie gras à l’année, dont un tiers de foie gras d’oie et deux tiers de foie gras de canard. La matière première est importée de Hongrie pour l’oie et, entre autres, de Bulgarie pour le canard. Consciente que le consommateur s’intéresse à l’origine de la viande, l’entreprise réfléchit à la sécurisation de son approvisionnement en matière première. « En complément des approvisionnements d’origine et pour sécuriser l’amont, nous pourrions nous rapprocher de fermes françaises sous forme capitalistique », envisage Pascal Schell, directeur général de Feyel & Artzner.

Pour poursuivre son développement, l’entreprise veut relever plusieurs défis. À commencer par une stratégie premium et de diversification. « Nous voulons faire monter en gamme nos produits en remettant au goût du jour des recettes plus élaborées. Notre gamme de plats cuisinés s’enrichit également de nouvelles recettes. Avec l’acquisition de l’entreprise de plats préparés Straviande en 2018, nous avons pu lancer une gamme de plats alsaciens en grandes surfaces en septembre dernier », précise Claudine Roposte. Pour étendre ses gammes, la présidente de la société lance également une activité de négoce, sous la marque Artzner, de vente de caviar et de truffes.

Rénover l'outil de production

Par ailleurs, l’entreprise va investir 2 M€ dans son outil de production en 2020-2021. Cette enveloppe sera injectée dans un système de centrale de froid, dans l'optimisation du sertissage des boîtes en métal et dans des instruments de dosage avec l’objectif d’améliorer la productivité. Pascal Schell rappelle pour autant que « le métier reste manuel et artisanal. Pour conserver le savoir-faire, nous développons un programme de recrutement d’apprentis et nous souhaitons monter une école de formation ».

Feyel & Artzner est distribué à tiers égaux en grandes et moyennes surfaces, en réseaux spécialisés comme les épiceries fines et les duty free et à l’export. Si la marque de foie gras a été l’une des premières à disposer d’un site de vente en ligne dans les années 90, la part du e-commerce ne représente pour le moment que 1 % de ses ventes. L’entreprise veut développer ce canal de vente et vient de faire entrer sa marque Feyel sur les places de marché que sont Amazon et Cdiscount.

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