Sa naissance est annoncée pour le premier semestre 2021 : la future zone de logistique urbaine de Fondeyre, au nord de Toulouse, sera la première plateforme dédiée au dernier kilomètre en région. L’investissement de 28 M€ est porté par le consortium Lumin' Toulouse, en charge depuis 2017 de la gestion du marché d’intérêt national (MIN) distant de quelques centaines de mètres. Il réunit la Semmaris (actionnaire à 51 % et également exploitant du MIN de Rungis), la filiale immobilière du groupe La Poste (44 %) et la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées (5 %).
Des quais pour les véhicules légers
Le projet désigné par l’architecte Eric Lapierre prévoit la construction de deux halles de plus de 200 mètres de long sur 40 mètres de largeur, pour une surface de plancher d’environ 19 500 m2 dont 3 000 m2 de bureaux. Le site de neuf hectares doit aussi accueillir 144 places de stationnement pour les poids lourds. Les quais seront adaptés aux véhicules légers et électriques qui doivent permettre de limiter les nuisances pour les riverains, et des liaisons sont prévues avec les autres modes de transport disponibles dans le quartier (ferré, fluvial). À ce jour, près de 75 % des espaces ont déjà été commercialisés. Plusieurs acteurs de la logistique urbaine sont annoncés comme Urby ou la filiale Services-Courriers-Colis de La Poste, ainsi que des spécialistes de la logistique sous température dirigée pour la livraison de produits frais, en synergie avec le MIN voisin.
Les enjeux sont majeurs, notamment sur le plan économique. Le boom des achats en ligne (estimé à 14 % en 2018 par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance) entraîne une explosion du nombre de colis à acheminer auprès des clients : leur nombre devrait doubler dans les dix ans. « La livraison du dernier kilomètre représente entre 20 et 50 % du coût global de la supply-chain, précise Jean-Louis Chauzy, président d’Eurosud Team, l’association régionale dédiée aux projets de mobilité. La logistique urbaine doit être pensée et organisée avec les acteurs locaux pour limiter les externalités négatives (congestion, pollution, bruit) de moins en moins bien supportées par la population. » La plateforme de Fondeyre sera en capacité de gérer de 50 000 à 70 000 livraisons par jour, avec l’objectif d’optimiser les déplacements en facilitant les regroupements entre opérateurs.
Transformation du quartier
Pour le président de la métropole Jean-Luc Moudenc, le développement de la logistique urbaine doit permettre de faire face à « des défis concomitants : le développement économique, la mobilité, et les objectifs de développement durable et de qualité de vie ». Le maire de Toulouse espère également que la création de cette nouvelle plateforme, couplée aux évolutions du MIN et à l’arrivée de la troisième ligne de métro, permettra une transformation du quartier Fondeyre.
