Haute-Garonne
Staneo se tourne vers la surveillance des bâtiments
Haute-Garonne

Staneo se tourne vers la surveillance des bâtiments

S'abonner

Staneo passe de la conception et fabrication de capteurs sismiques à la surveillance des bâtiments. Son objectif : équiper les maisons individuelles de capteurs pour garantir le bon état des murs et fondations.

Staneo, que dirige Sébastien Judenherc, développe un boîtier connecté qui enregistre en continu les vibrations de la structure des bâtiments. — Photo : DR

Créée en 2011, Staneo prend une nouvelle direction. Après la conception et fabrication de capteurs sismiques (200 appareils DIN vendus, l’entreprise haut-garonnaise passe à la surveillance des bâtiments. Elle développe un boîtier connecté qui enregistre en continu les vibrations de la structure des bâtiments. Associé à un logiciel, ce capteur est capable de détecter les anomalies, les mouvements, et les usures dans une construction : « Les isolations empêchent de déceler les fissures à l’œil nu. Notre détecteur d’endommagement est capable de les signaler », explique le géophysicien entrepreneur.

La phase de recherche sur ce produit a démarré en juin 2015 avec la collaboration de l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tarbes. Dès le départ, les premiers tests sur des blocs de béton ont été prometteurs. Une deuxième phase d’expérimentation a suivi, cette fois-ci à taille réelle, avec l’équipement en capteurs du barrage de Chollet. L’enjeu de la petite équipe a été de miniaturiser le boîtier et d’arriver à un coût optimal. Pari gagné : les premiers prototypes sont en cours d’élaboration avec des capteurs intégrés dans le boîtier (l’objet final fait la taille d’un boîtier d’alarme classique).

Les assureurs en cœur de cible

Après ce premier client à Chollet, quel est le marché visé par la jeune entreprise innovante ? Staneo veut équiper les maisons individuelles et vendre son service (installation et surveillance) aux assureurs : ces derniers pourraient offrir un contrat à tarif préférentiel aux clients équipés d’un capteur Staneo. « Ce ne sont pas que les tremblements de terre qui provoquent des fissures, il y a aussi le vieillissement et les mouvements de terrain provoqués par des travaux ou des enfouissements en sous-sol », rappelle Sébastien Judenherc qui liste les litiges survenant fréquemment après l’intervention de travaux, notamment les travaux de métro… SMTC Tisseo et ses assureurs, derrière le projet de troisième ligne de métro à Toulouse, font partie des prospects idéaux de la petite entreprise.

Le marché de la mesure sismique lié au cours du pétrole

A peine lancée, l’activité de surveillance des bâtiments devrait rapidement représenter 80 % de l’activité de Staneo : « Nous sommes sur un créneau très porteur, celui des objets connectés », observe le chef d’entreprise qui a dû se diversifier au vu de la baisse d’activité pour ses appareils de mesure sismique, son cœur de métier. Sur ce marché de niche, Staneo a eu ses très belles années avec un chiffre d’affaires grimpant jusqu’à 500 000 euros en 2015. Mais le marché des mesures des sous-sols étant étroitement lié aux fluctuations des prix du pétrole, Staneo a connu une chute d’activité ces deux dernières années.

Selon Sébastien Judenherc, la bonne réputation de ces appareils parvenant à une très faible consommation d’énergie permettra toujours à l’entreprise de continuer à être l’acteur français de référence dans le domaine de la mesure sismique. De plus, le marché du pétrole reprend confiance. L’horizon se dégage donc pour Staneo qui prévoit de passer de 220 K€ en 2017 à 350 K€ en 2018.

Haute-Garonne