La Cantine : Toulouse entre dans l'ère du coworking

La Cantine : Toulouse entre dans l'ère du coworking

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À l'état embryonnaire il y a à peine un an, La Cantine est sur le point d'ouvrir ses portes à Toulouse. Comment ce nouvel espace de travail collaboratif en réseau (ou coworking space) s'intègre-t-il dans la démarche de structuration de la filière TIC régionale?
— Photo : Le Journal des Entreprises

Dans les tuyaux toulousains depuis plus d'un an, La Cantine aurait pu, comme cela s'est déjà vu, rester à l'état de jolie maquette, faute de financements ou de volonté politique. Encore récemment, des rumeurs contradictoires couraient à Toulouse, laissant penser que l'avenir de ce nouvel espace de travail collaboratif en réseau (ou coworking space) était fortement compromis... Que la communauté numérique se rassure: «La Cantine ouvrira bel et bien ses portes au public le 14décembre, avant une inauguration plus officielle courant janvier», tranche Édouard Forzy, président de La Mêlée, association porteuse du projet. Sise au 27 boulevard Matabiau- où La Mêlée a transféré son siège social le 31octobre-, La Cantine ressemble à un grand loft de 300m², comprenant trois salles de réunion, 16postes de coworking, un espace bar, un espace lounge, le tout étant modulable selon l'usage. «Nous avons dimensionné l'espace pour accueillir environ 250 coworkers par mois, louer huit salles de réunion et organiser quatre soirées thématiques.»




Une version bêta la 1re année

Ce qu'il a fallu également dimensionner, c'est le budget d'un tel équipement. Si, à l'origine, La Mêlée avait tablé sur 200K€ d'investissement initial et 350 K€ de fonctionnement annuel, l'addition a dû être revue à la baisse. «L'espace qui ouvrira le 14décembre est une version bêta de La Cantine, autofinancée pendant un an par La Mêlée et ses partenaires», précise Édouard Forzy. Concrètement, les 25.000€ d'investissement initial sont intégralement supportés par La Mêlée et les 115.000€ nécessaires au fonctionnement en année1 devraient être pris en charge par des partenaires parmi lesquels la communauté urbaine du Grand Toulouse et SFR, fortement pressentis. Un modèle économique proche de celui de La Cantine historique, lancée à Paris en 2008 sous l'impulsion de Silicon Sentier (cf. témoignage ci-contre) mais aussi de sa petite soeur nantaise. Baptisée «La Cantine par Atlantic 2.0», son ouverture est prévue le 15 ou le 16décembre. «Nous sommes partis sur un financement public-privé, comme à Paris. Le budget annuel qui a été défini est d'environ 280K€, partagé entre nos ressources propres (tirées de l'organisation d'événements, ndlr), des subventions de la Région et de Nantes Métropole- 60.000€ par an et par collectivité- et l'investissement de multiples partenaires tels que SFR et Orange (25.000€ par an chacun), la Banque Populaire Atlantique, les cabinets In Extenso, Cornet Vincent Segurel ou FIniciativas (10.000€ par an chacun)», détaille Adrien Pogetti, directeur de l'association Atlantic 2.0 à l'origine du projet avec le pôle de compétitivité Images et Réseaux et aujourd'hui chargée de la gestion et de l'animation de La Cantine. Et de poursuivre: «Nous allons commencer par organiser six à huit événements par mois. À cette dimension d'animation s'en ajoutent deux autres, qui sont le coworking- pour lequel une quinzaine de postes vont être installés- et l'expérimentation de nouveaux usages.»




Des articulations à trouver

Lancées à quelques jours d'intervalle, les Cantines toulousaine et nantaise envisagent dès à présent d'intégrer un réseau plus vaste, réunissant tous les espaces collaboratifs du même type. Reste la question des collaborations locales: comment La Cantine de La Mêlée s'inscrit-elle dans la démarche de structuration de la filière TIC qui est en cours (cf. Le Journal des Entreprises d'avril2010)? «Le cluster sera opérationnel en 2011, quoi qu'il advienne de notre candidature (déposée le 14octobre, ndlr) à l'appel à projets ?grappes d'entreprises ?de la Datar», annonce Daniel Benchimol. À l'initiative de cette démarche, le P-dg d'Eurogiciel est également chargé, dans le cadre de la Stratégie régionale de l'innovation, de faire des propositions sur la définition des technologies prioritaires en région dans le domaine de l'usage des TIC et sur un mode d'organisation à définir. «La vocation première du cluster sera économique, son ambition sera de faire rayonner les entreprises de la région au niveau national et international, en leur apportant un bouquet de services très large incluant ceux du Syntec Numérique», résume-t-il. Dans ce dispositif, il juge que «La Mêlée a sa place. Le cluster est une excellente opportunité pour elle de pérenniser le travail d'animation de la filière qu'elle fait depuis dix ans.» Si les semaines à venir permettent d'y voir plus clair sur lerôle de chacun, il n'estpasexclu que La Cantine héberge à terme le siège du cluster.