IéS : "En vingt ans, nous avons investi 2,3 millions d'euros dans 120 entreprises"
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Eric Jourdain président d'IéS "En vingt ans, nous avons investi 2,3 millions d'euros dans 120 entreprises"

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La coopérative toulousaine IéS, dédiée au financement solidaire local, fête ses vingt ans cette année. L'occasion pour son président Eric Jourdain de rappeler le fonctionnement de cette offre d'épargne solidaire proposée aux particuliers et qui permet actuellement le financement de 61 entreprises.

Eric Jourdain, président d'IéS. — Photo : IéS

Le Journal des Entreprises : Quel est le bilan d’IéS après 20 ans d’activité ?

Eric Jourdain : IéS est une société coopérative d’intérêt collectif qui propose aux citoyens une épargne solidaire réinjectée en fonds propres, pour au moins cinq ans, dans des entreprises locales. Nous regroupons aujourd’hui 1 000 coopérateurs. Le montant minimum des parts des investisseurs est de 76 euros mais les coopérateurs investissent en moyenne deux à trois parts. Sur ces 1 000 contributeurs, la majorité sont des personnes physiques mais nous avons aussi 11 organismes financiers et 8 collectivités territoriales parmi nous. 100 % de l’argent collecté est investi dans les fonds propres des entreprises. Nous sommes une équipe de 150 bénévoles et nos frais de fonctionnement sont financés par des subventions. Les parts investies ne prennent pas de valeur mais contribuent au développement économique local et à la création d’emplois. C’est ce qu'on appelle l'épargne solidaire. Je remarque qu’aujourd’hui les citoyens sont de plus en plus nombreux à chercher à devenir des acteurs du changement.

Quel est le profil des entreprises qui bénéficient de vos investissements ?

E. J. : Plus de 60 entreprises représentant 600 emplois sont actuellement financées et accompagnées par IéS, et nous affichons actuellement 957 454 euros d’encours. Depuis la création d’IéS en 1998, on arrive à un total de 119 projets financés, avec plus de 2,3 M€ investis. Nous favorisons les projets qui font de l’utilité sociale ou environnementale leur priorité. Les entreprises soutenues sont de secteurs très variés mais ont toutes le point commun de favoriser l’emploi local, et de présenter une dimension humaine et collective. Nous avons soutenu des start-up comme Telegrafik (plateforme innovante d’aide au maintien à domicile) ou Waves'n See (évaluation de l’érosion des côtes terrestres). Autres exemples, le réseau de crèches O comme 3 mômes, le collecteur de déchets Greenburo ou Autonomia (service de transport pour les personnes en situation de handicap) font partie des entreprises locales que nous avons financées. Nous nous engageons aussi à accompagner les entreprises le temps de la convention de financement, grâce à des rencontres régulières assurées par notre réseau de bénévoles experts.

Vous n’êtes pas les seuls dans cette activité montante de financement solidaire. Comment IéS compte rester dans la course ?

E. J. : Nous travaillons au développement de notre représentation territoriale sur l’ensemble de la région Occitanie. Pour cela, nous prévoyons d’implanter des groupes locaux, notamment sur les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Nous réfléchissons aussi à de nouveaux outils de financement comme par exemple la souscription partielle en bons de souscription d’actions pour financer une nouvelle entreprise. Et nous avons le projet de développer une plateforme en ligne afin de rester visible. Nous sommes sur un marché très tendance, il nous faut conserver notre avance et rester dans la course. Nous allons forcément aller vers la digitalisation de notre service.

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