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Elements déploie le wifi en milieu radioactif
Toulouse # Électronique # Innovation

Elements déploie le wifi en milieu radioactif

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Depuis 2014, la start-up toulousaine Elements développe une technologie qui permet de prédire la durée de vie des systèmes électroniques en milieu radioactif. Un procédé unique au monde qui a mené à la signature d'accords de collaboration avec les opérateurs nucléaires.

La technologie d'Elements permet de surveiller les composants des robots utilisés dans le démantèlement des réacteurs nucléaires et de prévenir l'opérateur en cas de défaillance. — Photo : CEA/Lecouster

Le créateur

Stéphane Galinier, directeur général de la start-up toulousaine Elements (5 salariés) et responsable du développement commercial chez Mecano ID, a travaillé dix ans dans le spatial et dix ans dans le nucléaire. "Dans le spatial, les systèmes électroniques sont conçus pour résister intrinsèquement aux radiations. Dans le nucléaire, on utilise la radioprotection, c'est-à-dire la protection des systèmes par des métaux lourds, comme le plomb, explique-t-il. Plus on protège - ou on durcit - un composant, plus cela revient cher. Le but d'Elements est d'apporter le savoir-faire spatial au nucléaire pour réduire les coûts." La jeune pousse développe ainsi une technologie qui permet de prédire la durée de vie des systèmes électroniques en milieu radioactif.

Le concept

Une demande de brevet international a été déposée pour le système "r3Care". Le petit composant électronique accolé à l'élément à surveiller fonctionne comme une jauge à essence dans une voiture et indique le temps de vie restant en milieu radioactif. Une information fondamentale dans le démantèlement des réacteurs nucléaires où l'homme ne peut intervenir directement. Il utilise des robots et peut ainsi être averti de la défaillance d'un composant critique du robot et le remplacer immédiatement. "À partir de 50 grays - l'unité de mesure de la radioactivité -, les cartes et composants électroniques sont dégradés. Avec la maintenance prédictive permise par r3care, cela coûtera moins cher de remplacer un élément critique au moment opportun que de durcir tout le système dès le départ", souligne Didier Fonteneau, directeur technique d'Elements.

Robots au sol, drones, caméras, capteurs... Un technicien peut faire intervenir de multiples dispositifs électroniques dans l'installation nucléaire. Pour tous les surveiller, Elements a donc développé des réseaux haut et bas débit qui fonctionnent en milieu radioactif. Le système r3Com permet de connecter tous les équipements entre eux, de remonter les informations (santé des équipements, mesures, images...) en temps réel à l'opérateur et de commander tous les outils à distance, sans fil. Une première en environnement radioactif sévère.

Les perspectives

Contrairement à la maintenance industrielle classique, les informations transmises ne passent pas par un cloud pour des raisons de sécurité. "Des clouds locaux sont créés et l'opérateur récupère les données sans qu'elles passent par internet", précise Stéphane Galinier. Elements, qui ne souhaite pas communiquer ses objectifs financiers, a signé en 2018 ses premiers accords de collaboration avec des opérateurs nucléaires. Ces derniers intègrent actuellement la technologie dans leurs process pour une première utilisation prévue en 2019.

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