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BiBench invente le test de composants nouvelle génération
Toulouse # Électronique # Innovation

BiBench invente le test de composants nouvelle génération

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La société toulousaine BiBench a créé une nouvelle façon brevetée de tester la qualité des composants électroniques complexes. Après de premiers contrats avec le Cnes et Sodern, l'entreprise toulousaine souhaite conquérir le marché du spatial avec sa solution.

— Photo : Fleur Olagnier

Le créateur

Ingénieur de formation, Charlu Tizon a 25 ans d'expérience dans le test de composants électroniques, particulièrement dans le spatial. Il a notamment été n°2 de la société iTest. En 2013, il crée sa société, BiBench, pour travailler sur des « projets innovants orientés vers le numérique ».

Patron, il embauche alors François Pierron, jeune diplômé de l'École nationale supérieure d'électrotechnique, d'électronique, d'informatique, d'hydraulique et des télécommunications. Il leur faudra un an et demi pour élaborer le premier prototype de Biburn, un testeur pour composants électroniques complexes nouvelle génération. Aujourd'hui, les deux associés continuent, avec leurs deux salariés, à améliorer cette création déjà brevetée en France et bientôt en Europe.

Le concept

L'entreprise installée au Village by CA 31 a collaboré avec le Cnes. Pour tester un composant, il faut le faire chauffer à plus de 100°C pendant plusieurs centaines d'heures afin d'accélérer le vieillissement de l'électronique. Mais ces tests réalisés dans de grandes armoires chauffantes (étuves) nécessitent de connecter chaque composant à un système d'alimentation électrique et d'activation, qui lui aussi subit les fortes températures et vieillit prématurément. « Nous avons inventé un boitier imprimé en 3D, une sorte de thermos isolé qui protège l'électronique d'activation, précise le fondateur de BiBench. Il inclut un système de circulation d'air frais breveté depuis 2015 ».

Biburn permet aussi une mise en situation réelle du composant. Habituellement, le composant testé ne fonctionne pas de manière nominale. Le système de BiBench permet lui, grâce à sa carte électronique assemblée par la société toulousaine Team 31, de faire véritablement "travailler" le composant.

Les perspectives

« Nous visons le marché des composants complexes fiabilisés, comme le spatial où il n'y a pas droit à l'erreur », souligne Charlu Tizon. Sodern, filiale d'ArianeGroup, et le Cnes ont déjà utilisé Biburn. Un nouveau contrat vient d'être signé avec l'agence spatiale française.

BiBench réinvestit près de 70 % de son CA (200 000 € en 2017) en R&D. Pour s'y retrouver, la société vend aussi du service. Elle effectue des tests mécaniques et d'irradiation pour le Cnes et l'Onera, et développe des systèmes de simulation et de mise au point "sol" pour nano et microsatellites, pour Nexeya ou Steel. La société espère réaliser 300 000 € de CA en 2018 grâce à ces activités.

Charlu Tizon pense déjà à la suite : des micro étuves en réseau. « Chacune contiendrait peu de composants, ce qui permettrait des variations en température très rapides, et de monter jusqu'à 250°C ». Les pré-études commerciale et de faisabilité doivent démarrer prochainement.

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