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Skilit utilise les mots pour aider les entreprises à décider
Marseille # Ressources humaines

Skilit utilise les mots pour aider les entreprises à décider

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La jeune société Skilit a vu le jour en mai 2022 avec pour ambition de rendre le numérique plus humain grâce à un moteur d’analyse sémantique qui lui permet, au-delà de l’analyse statistique ou par mot-clé, de chercher le sens. Des acteurs du recrutement et de l’orientation ont d’ores et déjà fait confiance à Skilit.

Julia et Jean-Marc Santi, deux des quatre associés de Skilit — Photo : D.Gz.

La start-up Skilit est hébergée au sein de la pépinière Marseille Innovation depuis sa création en mai 2022. Positionnée sur le créneau du profilage sémantique, l’entreprise a mis au point un moteur sémantique qui permet d’analyser et de comparer les datas textuelles. Elle ambitionne ainsi de faire découvrir le profil comportemental des personnes en analysant leurs écrits, sous toutes leurs formes. " L’idée est de rendre le digital plus humain et d’apporter aux entreprises de nouvelles clés dans la prise de décision, grâce à un moteur d’analyse sémantique", confie en préambule Julia Santi, qui avec Jean-Marc Santi, Hubert Bettan et Cyrielle Trouillet, a cofondé l’entreprise dont elle est aujourd’hui la présidente.

Lauréate du Fonds d’innovation by MI, mis en place par Marseille Innovation, la jeune société compte sept collaborateurs, dont un contrat Cifre, et a d’ores et déjà décroché des missions non seulement auprès de la société aixoise Matcheed (CA : non communiqué), spécialisée dans le recrutement et plus précisément dans la qualification des pré-candidatures, mais également avec l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) d’Aix-Marseille. "Nous n’avons pas suivi la voie traditionnelle de la levée de fonds pour développer notre activité, nous avons préféré commencer par avoir des clients", poursuit Julia Santi.

16 comportements humains de base

Le savoir-faire de Skilit repose sur un "méta modèle de dimension comportementale" de base développé par Jean-Marc Santi depuis la fin des années 1990, notamment en partenariat avec les Départements de psychologie scientifique des Universités d’Utrech et de Twente aux Pays Bas. "Nous avons défini 16 comportements humains basiques, qui permettent aux individus de faire face à l’ensemble des stimuli auxquels ils sont confrontés. De 1996 à 2017, j’ai travaillé sur la base de cette grille, et je l’ai appliquée dans les ressources humaines, le marketing, la communication ou encore la validation d’équipes…" En 2017, Jean-Marc Santi a décidé de digitaliser cette approche. "Je souhaitais parvenir à identifier, définir une personnalité, sans recourir au traditionnel questionnaire qui entraîne forcément beaucoup de biais", détaille-t-il, en ajoutant "quand Google fait l’analyse sémantique des requêtes des internautes les mots sont traités en fonction de l’usage et non en fonction de leur sens. La data texte représente aujourd’hui près de 80 % de ce que l’on trouve sur le Net. Qu’en font les entreprises ? Pas grand-chose à part vendre. Ces données pourraient pourtant permettre de mieux s’orienter, de mieux recruter, de mettre les bonnes personnes aux bons endroits. Nous soulevons un coin de ce voile…", s’enthousiasme Jean-Marc Santi.

Se positionner sur cinq grands marchés

Skilit vise ainsi cinq grands marchés. Bien évidemment, celui du recrutement et de l’orientation. Un test a notamment été mené en 2020 avec la Cité des Métiers de Marseille et de Paca afin d’aider à mieux orienter les personnes vers des métiers en adéquation avec leurs profils. "Nous visons aussi les professionnels du repérage, chargés par des Clubs de football de recruter les meilleurs joueurs. La sélection des joueurs se fait surtout sur des données statistiques. Les équipes veulent les mieux notés. Mais ce n’est pas parce qu’un joueur a de bonnes statistiques qu’il va être bon au sein du club qui l’a recruté. Notre outil peut aider à mieux définir le mental du joueur, notamment au travers de leurs interviews et les clubs pourraient ainsi recruter des talents et les optimiser en fonction de leurs valeurs, de leur adéquation avec l’entraîneur et le reste de l’équipe", explique le dirigeant. La jeune entreprise se positionne aussi sur le marché de la digitalisation des entreprises. "Des banques, des mutuelles, des assurances sont intéressées, non seulement pour la partie RH, mais également pour la relation client. Notre outil peut aider à la vente et à la fidélisation". Enfin, les data scientists, tous ceux qui travaillent avec de l’intelligence artificielle, peuvent également trouver un intérêt dans le modèle de Skilit qui a enregistré un chiffre d’affaires de 700 000 euros en 2022 et vise, pour 2023, un chiffre d’affaires compris entre 1,5 et 2 millions d’euros.

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