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Riviera Yachting Network : "Nous demandons un moratoire sur l'arrêté mouillage pour préserver la compétitivité de la filière yachting"
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Laurent Falaize président du Riviera Yachting Network "Nous demandons un moratoire sur l'arrêté mouillage pour préserver la compétitivité de la filière yachting"

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Après une année 2020 marquée par la crise sanitaire, la filière grande plaisance de la région Sud, représentée par le Riviera Yachting Network, craint une rentrée 2021 difficile. En cause : la nouvelle réglementation des mouillages. Laurent Falaize, président du RYN, demande un moratoire d’une saison.

Laurent Falaize, président du cluster Riviera Yachting Network — Photo : Didier Gazanhes

Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, quel bilan économique pouvez-vous tirer de l’année 2020 ?

Le Riviera Yachting Network accompagne depuis plus de vingt ans le développement du yachting en région Sud pour que cette filière soit compétitive et que notre territoire soit attractif pour le refit (rénovation, NDLR), la réparation des yachts et leur navigation. Le cluster représente plus de 110 entreprises spécialisées dans le refit, la maintenance et le service aux yachts (soit des bateaux de plus de 24 mètres avec équipage professionnel).

La filière, de Marseille à Antibes, en passant par La Ciotat et La Seyne-sur-Mer, occupe une place importante dans le tissu économique régional et n’a pas été épargnée par la crise sanitaire. La fermeture de l’espace Schengen, en dehors duquel réside la très grande majorité des clients du yachting, a entraîné une baisse d’activité en 2020, même si une part de cette activité avait pu être rattrapée par un rebond à l’été et l’automne. Les perspectives actuelles ne sont pas bonnes du tout. L’élan du premier trimestre a été coupé net et l’arrêté portant interdiction du mouillage des bateaux de plus de 24 mètres en Méditerranée (20 mètres dans certaines zones, NDLR) nous laisse présager une rentrée très difficile.

Quelles sont vos revendications liées à cet arrêté mouillage ?

Un équilibre entre économie et environnement doit être trouvé car, aujourd’hui, l’interdiction de mouillage et l’absence de solutions alternatives pour accueillir les yachts naviguant habituellement en Méditerranée vont pousser les propriétaires de yachts à délaisser nos côtes françaises pour d’autres pays.

Notre filière peut compter sur un "noyau dur" de propriétaires de bateaux qui disposent d’un port d’attache sur nos côtes et font appel à nos chantiers. Mais notre activité repose aussi sur un flux de propriétaires en navigation, qui ne s’arrêteront plus en Méditerranée française, s’ils n’ont pas la possibilité de s’ancrer au mouillage. À titre d’exemple, l’île de Porquerolles (dans le Var, NDLR) accueille habituellement 100 yachts au mouillage au cours de l’été. Si l’interdiction est maintenue, ce sera zéro yacht cette année. Les pertes sont importantes pour le tourisme et l’industrie de la réparation. Pour rappel, un yacht de 40 mètres dans un port, c’est 3 millions d’euros de retombées économiques.

Que proposez-vous ?

Le retour de la confiance est indispensable et, pour cela, nous demandons un moratoire d’une saison sur l’arrêté mouillage et ses déclinaisons territoriales en Méditerranée, le temps pour nous de nous organiser pour la saison prochaine et de proposer des solutions de mouillage écologiques, organisées et connectées. Nous avons déjà mené d'autres batailles, notamment "européennes", que nous avons remportées. Aujourd’hui, nous mettons toutes nos forces dans cette bataille car, après un début d’année déjà difficile pour nos entreprises, nous devons tout faire pour qu’elles ne connaissent pas les mêmes difficultés en septembre, à savoir peu de travaux sur peu de yachts qui ont peu navigué.

Le secteur de la grande plaisance, qui génère plus de deux milliards d’euros de retombées industrielles et touristiques à l’échelle de la région Sud, doit être soutenu. Notre région, qui accueille plus de 1 000 yachts dans ses chantiers, doit avoir les moyens de rester l’une des régions phares du yachting dans le monde, un marché qui reste particulièrement porteur : il y a aujourd’hui trois fois plus de yachts qu’en 1990 et, selon nos projections, nous estimons que le nombre d’emplois sera doublé d'ici à dix ans, de même que le volume d'activités liées à la maintenance et la réparation de ces grandes unités.

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