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Nice : Aux avant-postes de la ville connectée
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Nice : Aux avant-postes de la ville connectée

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L'IMREDD réinvente la fertilisation croisée pour faire de Nice un laboratoire vivant de la ville connectée.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Déployer des milliers de capteurs, multiplier les expériences dans le sans-contact NFC, l'autopartage avec des véhicules propres, les smart grids dans les énergies renouvelables... Depuis quelques années, la ville de Nice multiplie les opérations pour se positionner comme pionnière dans le domaine des smart cities. D'ailleurs, le cabinet américain Juniper l'a récemment classée parmi les cinq premières smart cities au monde, derrière Londres et devant Singapour. Mais tout cela suffit-il à faire de la ville une cité connectée ? « La segmentation est un risque, il manque souvent un chef d'orchestre pour assurer une coordination indispensable », constate Éric Dumetz, directeur adjoint de l'IMREDD, l'Institut Méditerranéen du Risque, de l'Environnement et du Développement Durable, qui constitue le premier jalon du futur éco campus d'Eco-Vallée.

Laboratoire vivant de la ville connectée
Avec l'ouverture de son Smart City Innovation Center, abritant un démonstrateur de monitoring urbain environnemental, il semble que Nice franchisse là une étape décisive
. La métropole Nice Côte d'Azur, un consortium de grandes entreprises (IBM, Orange, Veolia, M2ocity), des start-up de la pépinière CEEI et l'université à travers l'IMREDD sont les acteurs mobilisés autour de cette plate-forme collaborative qui se présente comme « unique en France ». Frédérique Vidal, la présidente de l'Université, consciente de l'importance des enjeux, a recruté deux anciens des Arts et Métiers de Lille et Aix-en-Provence, Pierre-Jean Barre et Éric Dumetz, respectivement directeur et directeur adjoint de l'IMREDD. Leur mission : mettre en musique « la fertilisation croisée » si chère à Pierre Laffitte, et lancer des passerelles entre les laboratoires, les entreprises et les collectivités territoriales avec pour objectif de faire de Nice « un laboratoire vivant de la ville connectée ».

Mutualiser les données
Au coeur de ce dispositif, il y a le partage des données entre tous les acteurs pour mettre fin à un fonctionnement en silos, « ce qui différencie vraiment ce qui se fait à Nice des autres expériences menées ailleurs », assure Éric Dumetz. « Un entrepôt métropolitain des données » a ainsi été créé par la Métropole. Cette mutualisation a pour but de développer de nouveaux services et surtout de pouvoir les tester en associant les citoyens aux différentes expériences, comme à Carros avec Nice Grids, quartier solaire intelligent, ou encore dans le secteur des Moulins pour maîtriser la consommation d'eau et d'électricité. Outre la validation des technologies, ces expérimentations devraient contribuer à préciser les modèles économiques des futurs services.

Partenariats industriels
Physiquement, le Smart City Innovation Center a pris la forme d'un showroom de 300m² installé dans les locaux de l'IMREDD. Il permet de visualiser en temps réel et selon des présentations prédictives, par espaces thématiques (environnement, mobilité, risques, énergie), différents services et applications déployés. Un investissement de 1,235 M€ financé à hauteur de 430 K€ par la Métropole et 865 K€ par l'Université, avec le soutien de partenaires industriels. Des start-up de la pépinière comme Qualisteo (maîtrise des consommations d'énergie), VuLog (autopartage), Parkego (stationnement urbain), installées dans le même bâtiment, participent au test des nouveaux services. Éric Dumetz et Pierre-Jean Barre s'emploient aussi à développer de nouveaux partenariats industriels. EDF, par exemple, dont les équipes vont s'installer à quelques mètres du site, n'avait pas encore identifié des projets de R & D avec les laboratoires universitaires azuréens. Chose depuis corrigée. De même, d'autres collectivités territoriales devraient être associées aux activités de l'IMREDD qui veut jouer le rôle d'aiguillon afin de multiplier les partenariats et faire de la mixité et de la proximité géographique des acteurs impliqués l'un des atouts de la Côte d'Azur dans le chantier de la ville connectée.

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