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Avec son scooter électrique made in France, Eccity part à l'assaut du grand public
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Avec son scooter électrique made in France, Eccity part à l'assaut du grand public

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Eccity fabrique ses scooters électriques à Grasse où l’entreprise est née en 2011. Dans un contexte rendu très difficile par la crise, la société clôturera dans quelques jours une levée de fonds sur la plateforme Ayomi pour l’aider à booster son développement commercial auprès des particuliers et ouvrir notamment un espace de vente à Paris, alors que les commandes des collectivités locales se font plus incertaines.

Eccity veut développer sa clientèle de particuliers avec son scooter électrique fabriqué en France — Photo : Eccity

700 scooters électriques Eccity roulent à ce jour sur les routes de France, de Suisse ou de Belgique. 700 véhicules fabriqués ces dix dernières années à Grasse.

Un espace de vente à Paris

Parmi les conducteurs, seuls 30 % sont des particuliers. L’entreprise a ainsi lancé une levée de fonds sur la plateforme Ayomi rassemblant plus de 150 000 euros afin d’accélérer son développement commercial. "Nous voulons recruter un ou deux commerciaux", précise Christophe Cornillon, fondateur et dirigeant d’Eccity. "Nous allons aussi ouvrir un espace de vente à Paris qui permettra d’essayer les véhicules, sans passer par des intermédiaires et sans nous retrouver au milieu de véhicules thermiques qui pourraient polluer le discours." Le discours d’Eccity est simple, il s’agit de rouler propre grâce à ses scooters, deux ou trois roues, catégorie 50 (sans permis) ou 125 (avec permis moto ou voiture), avec une autonomie allant jusqu’à 120 kilomètres et une vitesse maximale de 120 km/h. "Il y a une prise de conscience, une sensibilité accrue à l’environnement, mais cela reste encore difficile de passer le pas pour beaucoup de gens. Il faut un changement culturel, accepter les contraintes qui en découlent. Contrairement à un plein d’essence, il faut être organisé pour recharger par exemple."

Les Villes de Paris, Nice ou Bruxelles roulent en Eccity

Alors, en attendant que le grand public franchisse le cap de l’électrique, Eccity trouve surtout sa clientèle auprès des collectivités locales dont les parcs de deux-roues doivent être régulièrement renouvelés. Les agents de la Ville de Paris, de la Métropole Nice Côte d’Azur, d’Aix-en-Provence ou de Montpellier roulent ainsi déjà sur ces scooters made in Côte d’Azur. L’entreprise et sa dizaine de salariés ont emménagé il y a un an dans des locaux de 1 400 m2, permettant de tout regrouper : le stockage des matières premières, le bureau d’études, un espace montage et de réparation des batteries… Mais malgré cette valorisation des circuits courts, il reste souvent difficile d’être prophète en son pays. Si Eccity équipe aussi les villes de Bruxelles et de Lausanne, l’entreprise a souvent du mal à trouver un écho local ou régional. "Nous attendons des retours d’appels d’offres dont un de la métropole Nice Côte d’Azur, l’une des collectivités les plus vertueuses en matière d’environnement et de mobilité propre. Cela représente une cinquantaine de véhicules. Nous attendons aussi une réponse du département des Alpes-Maritimes. À l’inverse, le conseil départemental des Bouches-du-Rhône avait essayé nos scooters, les avait validés et s’est finalement tourné vers un concessionnaire qui vend des scooters chinois ! C’est un des grands atouts d’Eccity : la durabilité, la fiabilité, la réparabilité. Le prix d’achat doit être mis en perspective avec le coût d’usage. Si acheter auprès de la concurrence chinoise est moins cher, il n’y a aucune garantie de pouvoir réparer en cas de problème. Et acheter sans pouvoir réparer, ça n’a pas de sens !"

Si elle a clôturé l’exercice 2020 avec une légère hausse de son chiffre d’affaires à près de 800 000 euros, l’entreprise prévoyait le double voire le triple. Pour 2021 aussi, les prévisions tablaient sur des résultats multipliés par deux ou trois mais c’était avant que la crise s’en mêle et vienne brouiller toute visibilité. Pour l’heure, le dirigeant préfère rester prudent quant à de nouvelles prévisions.

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