Basée à Vendres, près de Béziers (Hérault), Fytexia (25 salariés) vient de prendre une participation majoritaire au capital de l’entreprise italienne B Natural (20 salariés), installée près de Milan. L’opération, née du simple projet de développer en commun de nouveaux composés pour l’industrie des compléments alimentaires, a pris un tour plus capitalistique face à l’opportunité de se renforcer sur un marché mondial en forte croissance. "Nous sommes des spécialistes des ingrédients innovants, appelés polyphénols, pour les compléments alimentaires. Fytexia les extrait des plantes, tandis que B Natural les fabrique à partir de propolis, une matière produite par les abeilles. Il y a donc des synergies de portefeuille évidentes", explique Matthieu Arguillère, PDG de Fytexia.
De nouvelles opportunités de marché
Les synergies entre les deux entreprises sont aussi commerciales. Fytexia est peu présente en Italie, où B Natural s’appuie sur 50 % de parts de marché. De même, la PME italienne est absente des marchés nord-américains et asiatiques, où le biterrois dispose, pour sa part, de bureaux commerciaux de longue date.
L’opération réussie avec B Natural devrait aussi permettre à Fytexia de progresser plus vite sur ses propres cibles. La PME héraultaise, qui réalise 90 % de son activité à l’export, rayonne principalement en Amérique du Nord (40 %), en Europe (40 %) et en Asie (20 %), mais c’est ce dernier marché qui croît le plus vite aujourd’hui. "Le Japon et la Corée du Sud sont de grands consommateurs de propolis, dans des proportions bien plus fortes que l’Europe. C’est un produit très connu et apprécié, mais B Natural ne l’avait pas réellement développé sur place jusqu’à présent. Le potentiel de croissance est important", souligne Matthieu Arguillère.
Une prise de conscience mondiale
Le marché des compléments alimentaires, qui connaît depuis les années 2000 l’une des plus fortes croissances sur le plan mondial, se concentre dans les pays où les consommateurs ne jouissent pas d’une réelle protection sociale : ceux-ci plébiscitent les produits de ce type, utilisés dans une démarche de prévention santé. Le PDG de Fytexia observe toutefois une évolution des comportements avec la crise sanitaire en cours. "Le moteur du marché reste le même, mais le Covid-19 a accéléré une prise de conscience mondiale sur l’intérêt de ces produits en termes de prévention. Les marchés matures comme l’Europe et l’Amérique continuent de progresser, tandis que les marchés émergents ont une demande en forte croissance, en Chine notamment", poursuit Matthieu Arguillère.
Hormis un léger ralentissement en 2020 en raison de la crise sanitaire, Fytexia reste sur une croissance moyenne de 20 % tous les ans. La PME héraultaise, quelle que soit la conjoncture, maintient un investissement constant dans sa R & D, à hauteur de 15 % de son chiffre d’affaires (non communiqué). "Nous avons un gros réseau de partenaires en Europe, formé d’universités et de centres de recherche clinique, qui nous aide à analyser et à caractériser les produits que nous développons. Contrairement à nos concurrents, nous poussons très loin ce processus, de sorte à publier régulièrement des études cliniques sur ces produits. La dernière en date, en mars 2021, portait sur un ingrédient ayant des caractéristiques de brûleur de graisses, tour en agissant sur la vitalité et le bien-être global", insiste Matthieu Arguillère. Ce dernier conclut en indiquant que les nouveaux produits, développés en partenariat avec B Natural, demanderont encore de 2 à 3 ans de R & D, avant de sortir à leur tour de ce cycle de recherche.
