Biogaz : Une filière toujours au ralenti

Biogaz : Une filière toujours au ralenti

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En organisant les 2e Rencontres nationales du biogaz, la Région Midi-Pyrénées tenait à montrer l'importance qu'elle donne à l'expansion d'une filière qui a du mal à se trouver.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Un millier de participants pour trois jours de tables rondes et ateliers : à l'évidence, le sujet du biogaz suscite un fort intérêt chez les acteurs d'une filière qui tarde à se présenter comme mature. Ce n'est pourtant pas la volonté politique qui fait défaut : plans et initiatives existent, tant au niveau de l'État que des Régions. Le gouvernement, dans son plan Énergie Méthanisation Autonomie Azote de mars 2013, a fixé un objectif de 1.000 méthaniseurs à la ferme à l'horizon 2020 et le ministère de l'Écologie a lancé un appel à projets national pour le développement de 1.500 projets en trois ans, s'adressant autant au monde agricole qu'industriel ou aux collectivités territoriales. Dans ce cadre, la Région Midi-Pyrénées, elle, table sur 100 installations en 2020 (pour 27 en service à ce jour). Un objectif ambitieux, donc : le président Martin Malvy devait enfoncer le clou en rappelant que « la Région y croit et veut mettre des moyens pour développer et animer cette filière », ses services estimant les retombées à 300 M€ d'investissements, 600 M€ en exploitation et 1.000 créations d'emplois.




Une lourdeur administrative reconnue de tous

Bémols de taille : la difficulté à fixer des règles du jeu stables (prix de rachat du gaz...) qui ont une incidence sur l'engagement des financeurs et une lourdeur administrative excessive reconnue de tous. Pascal Mailhos, préfet de Région, concède « une durée de gestation des projets trop longue pouvant aboutir au découragement des porteurs », citant 50 agriculteurs des Hautes-Pyrénées qui bataillent depuis 10 ans ! De même, le projet de la SAS Prometer à Montbazens (Aveyron) où plus de 60 agriculteurs se sont lancés en 2008 dans des études, de lourdes démarches administratives et des actions de communication pour son acceptabilité, que Jacques Stouff, son président, estime à plus de 100 K€. D'où, l'expérimentation en Midi-Pyrénées de l'autorisation unique pour les projets relevant de l'autorisation ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement) : une seule procédure vaut pour différentes demandes (construction, exploitation) ce qui vise à ramener à 10 mois un délai d'instruction qui flirte plutôt avec les 24 mois ! Autant de points cruciaux qui font peser sur cette filière un danger de « photovoltaïsation »...