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Elicit Plant à la conquête des marchés mondiaux du soja et du maïs 
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Elicit Plant à la conquête des marchés mondiaux du soja et du maïs 

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La start-up charentaise Elicit Plant a récemment levé 16 millions d’euros. L’opération permet à la jeune entreprise de partir à la conquête des marchés agricoles européens et américains. Sa solution permet de diminuer les besoins en eau du soja et du maïs.

Jean-François Dechant, dirigeant d’Elicit Plant, a récemment levé 16 millions d’euros — Photo : Elicit Plant

Créée en 2017 en Charente, à Vilhonneur, Elicit Plant avait besoin de fonds pour commercialiser sa technologie qu’elle présente comme unique au monde : une solution à base de phytostérols, une molécule d’origine végétale qui stimule le métabolisme des plantes et réduit le stress hydrique. Ce procédé administré en une seule pulvérisation sur la plante réduit ses besoins en eau, de l’ordre de 20 % selon les espèces, tout en préservant les rendements.

En 2021, cette technique innovante, élaborée au sein de la ferme laboratoire charentaise d’Elicit Plant, a été validée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). Une procédure qui a abouti à la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché en France pour les cultures du maïs et du soja. "Nous sommes les seuls au monde à avoir déclaré les phytostérols pour une application agricole", pose Jean-François Déchant, l’un des cofondateurs d’Elicit Plant, aux côtés d’Olivier Goulay et Aymeric Molin. Pour sa première année de commercialisation, la start-up a réalisé 500 000 euros de chiffres d’affaires. Elle se donne les moyens d’aller plus haut.

Des poids lourds entrent au capital

Un tour de table mené en février 2022 par Sofinnova Partner, une société de capital-investissement parisienne spécialisée dans les sciences de la vie, a permis à Elicit Plant de lever 16 millions d’euros dont 12 millions en capitaux. Outre Sofinnova Partner, entrent au capital le fonds de la Banque européenne d’investissement ECBF et Bpifrance, aux côtés des investisseurs historiques de l’entreprise charentaise que sont le Crédit Agricole Charente-Périgord Expansion et la Région Nouvelle-Aquitaine. Des financements bancaires et des programmes d’accompagnement de la Région Nouvelle-Aquitaine et de Bpifrance complètent le tour de table.

L’Ukraine en stand-by

Ces financements donnent les moyens à la start-up charentaise de partir à la conquête des marchés agricoles mondiaux. Elicit Plant vise trois zones du globe : l’Europe, l’Amérique et le bassin de la Mer Noire. "Nous visons les leaders mondiaux, comme le Brésil qui occupe la première place mondiale sur le soja avec 40 millions d’hectares, les États-Unis et ses 100 millions d’hectares de maïs", précise Jean-François Déchant. Le dirigeant compte ainsi renforcer les effectifs de sa filiale commerciale brésilienne. En revanche, compte tenu de la situation en Ukraine, les activités sur le bassin de la Mer Noire sont pour le moment stoppées. Une zone où l’entreprise avait déjà posé ses jalons, il y a deux ans. "L’Ukraine est un très beau pays agricole et stratégique à différents titres et pour différents pays du bassin de la Mer Noire, eu égard à ses gros volumes exportations", plaide l’entrepreneur. "Cela faisait deux ans que l’on travaillait sur l’Ukraine. Les événements sont dramatiques, on a été obligé de stopper toutes les activités. On est en contact avec nos partenaires qui sont pour la plupart des Français expatriés en Ukraine." Pour le moment, Elicit Plant avance ne pas avoir d’autres plans pour cette zone. "Il est trop prématuré et trop dramatique pour envisager des choses sur le chaud", poursuit Jean-François Déchant.

Elicit Plant n’en oublie pas le marché agricole français. Pour toucher les réseaux de distribution en France que sont les coopératives agricoles, les équipes commerciales implantées dans le sud-ouest et le centre ouest seront épaulées par un prochain recrutement dans l’Est de la France.

Recrutements de chercheurs

La société qui compte aujourd’hui 25 personnes va pousser ses effectifs à 38 personnes d’ici à la fin juin. "Le recrutement va nous permettre d’ajouter également 10 chercheurs, docteurs en chimie, en biologie végétale et agronomique pour continuer à étendre nos programmes de recherche autour des phytostérols. Notre plateforme technologique va nous permettre potentiellement de développer d’autres produits", confie Jean-François Déchant, qui projette d’agrandir son laboratoire charentais.

Charente # Agriculture # Recherche et développement # Biotech # Levée de fonds # International # Ressources humaines
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