Agôn Electronics mise sur ses usines en Dordogne et en Corrèze pour produire plus de cartes électroniques
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Agôn Electronics mise sur ses usines en Dordogne et en Corrèze pour produire plus de cartes électroniques

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Pour monter en puissance dans la production de cartes électroniques, le groupe industriel périgourdin Agôn Electronics prévoit d’investir 25 millions d’euros dans les usines de ses filiales FEDD et Phenix Électronique, rachetées en 2022. Le groupe vient aussi de signer un accord pour acquérir la société italienne Mios Elettronica.

À gauche, Bruno Picquart, PDG du groupe Agôn Electronics, et Florent Desvignes, directeur général de l’usine FEDD en Dordogne, lors de la visite des élus de la Région en mars 2023 — Photo : Claude-Hélène Yvard

Constitué du rachat en février 2022 de l’essentiel du capital du groupe familial périgourdin Delage Aubertin (qui rassemblait les sociétés FEDD et DMAI en Dordogne, Leroy Automation et Team31 en Haute-Garonne, Phenix Électronique en Corrèze), le groupe Agôn Electronics, basé à Val-de-Louyre-et-Caudeau (Dordogne) et porté par le fonds d’investissement européen indépendant Argos Wityu, a fait des systèmes électroniques sa spécialité. Destiné à des applications critiques (contrôle des trains, modules pour réacteurs nucléaires, aviation…) et des clients comme Dassault et Airbus, Agôn Electronics (300 salariés) annonce de grandes ambitions : passer de 50 à 77 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2026.

Pour y parvenir, il compte notamment sur Fabrications électroniques de Dordogne (FEDD), installé à Val-de-Louyre-et-Caudeau, et Phenix Électronique, situé à Lubersac en Corrèze. Deux sites sur lesquels le groupe prévoit d’investir 25 millions d’euros (10 millions d’euros en mobilier sur cinq ans et 15 millions d’euros en immobilier d’ici 2028), dont 11 millions d’euros dès 2023. Les deux entreprises permettront au groupe de répondre à l’explosion de la demande en cartes électroniques.

Restructuration des usines

FEDD fabrique des cartes et des équipements électroniques de haute fiabilité, grâce à ses 210 salariés, pour un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros en 2022. Phenix Électronique (52 salariés, 5,6 M€ de chiffre d’affaires en 2022), créée en 2003, est spécialisée dans la sous-traitance de prototypes, de petites et moyennes séries sur des standards de haute qualité.

"Notre stratégie est d’abord celle de la continuité pour ce qui est de l’expertise technique et du positionnement du produit, sur de la petite série très technique", explique Bruno Picquart, le PDG du groupe Agôn. "Sur les sites périgourdin et corrézien, nous avons à la fois les savoir-faire en interne, les machines, la technicité. Nous allons donc appuyer notre démarche de développement sur ces usines qui seront agrandies et restructurées", poursuit Bruno Picquart.

"Pour la FEDD, nous tablons sur une croissance de 15 % par an et la création d’une centaine d’emplois d’ici cinq ans. Pour Phénix, nous misons sur une croissance du chiffre d’affaires de 20 % par an et un effectif qui bondirait d’une cinquantaine de salariés à 90", avance le dirigeant.

Le groupe Agôn a entamé une vaste réorganisation de ses équipes, incluant un renforcement managérial et des embauches.

Agrandissements majeurs

L’usine de FEDD, où les 210 salariés sont à l’étroit, est actuellement constituée de deux bâtiments de 1 580 m2 et 200 m2 distants de 150 mètres, et de bureaux dans des Algeco. Le projet prévoit à terme un seul établissement de 8 500 m2, dont 1 000 m2 de bureaux, et un parking. Une première phase doit débuter en juin et s’achever en 2024, la seconde en 2028. Coût de l’opération : 13,5 millions d’euros. Phenix Électronique bénéficiera d’une extension de 1 000 m2, pour 1,6 million d’euros, attendue pour le milieu d’année 2024.

"Ces investissements sont indispensables pour accompagner notre croissance et satisfaire nos clients", poursuit le PDG Bruno Picquart. La Région Nouvelle-Aquitaine s'est engagée à apporter un soutien financier sur les équipements productifs, la transformation numérique et la formation du personnel. Il pourrait représenter une aide de 6 à 8 millions d’euros.

Une première acquisition en Italie

Parallèlement, Agôn Electronics a annoncé fin mars la signature d'un accord en vue d'acquérir Mios Elettronica, un fournisseur italien qui conçoit des dispositifs électroniques pour le contrôle des trains et leurs systèmes de communication embarqués. Créée en 2011, la société de Vérone, présente au Canada et aux États-Unis, emploie 30 personnes. Le groupe Agôn se développe ainsi à l'international et renforce sa position dans le ferroviaire (spécialité de sa société haut-garonnaise Leroy Automation).

Le rachat, conçu comme un partenariat avec le maintien de la direction de Mios Elettronica et la poursuite des activités de Leroy Automation, permettrait "la mise en commun des expertises et d'envisager d'ores et déjà une offre complète de systèmes de contrôle-commande des trains", précise le fonds d'investissement Argos Wityu dans un communiqué. Bruno Picquart y voit, lui, "un rapprochement gagnant-gagnant qui marque le début de notre stratégie de build-up (stratégie de croissance par des rachats, NDLR)."

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