Le Journal des Entreprises : Comment est né le projet Zenitthys ?
François Parickmiler : Zenitthys est né du besoin d’élargir notre offre, ne pas vendre uniquement des stations d’émissions télé. Sur ce marché, plutôt situé en Afrique et en Asie dans des zones isolées, le courant est produit via des groupes électrogènes très consommateurs de gasoil. Notre idée était de développer des systèmes autonomes à énergie solaire pour alimenter les stations. C’est un concept sur la réduction de la pollution dans sa globalité, qui s’intéresse aussi à la diminution de la pollution électromagnétique, grâce au développement de nouvelles solutions électroniques. C’est un nouvel axe de développement pour Arelis autour des énergies renouvelables.
Le projet nous permet également d’étudier un autre vecteur de diversification vers les télécoms. Les réseaux télé et télécoms sont deux réseaux distincts et nous voulons démontrer les possibilités de convergence entre flux télé et flux télécoms. L’objectif est de pouvoir transmettre des informations télécoms via l’émetteur télé. Pour développer Zenitthys, nous avons fait appel à un financement européen qui représente 50 % de l’investissement total.
Quelles sont les caractéristiques du démonstrateur mis au point par Arelis?
F.P. : Nous avons réalisé une station autonome, non-reliée au réseau, basée sur l’énergie solaire et éolienne au Madrillet, à Saint-Etienne-du-Rouvray. Elle dispose de 60 m2 de panneaux solaires, équivalents à 6 KW, ainsi qu’une éolienne de même puissance. Le stockage s’effectue grâce à des batteries et un système à hydrogène. La station dispose d’un système de gestion des énergies disponibles, en fonction de l’ensoleillement et du vent, ainsi qu’un système de gestion de la charge. Afin de piloter l’ensemble des équipements de la station nous avons mis au point le logiciel « Energy management system ».
Quels sont les débouchés envisagés ?
F.P. : Pour ce projet, nous avons créé une cellule innovation au sein d’Arelis. Zenitthys permet de développer des briques technologiques, comme un convertisseur de tension adapté à l’énergie solaire et éolienne ou encore un amplificateur. Le logiciel développé spécifiquement, le démonstrateur de station autonome, sont autant d’éléments qui intéressent déjà certains de nos clients dans les domaines des télécoms ou encore du militaire. Les premières actions commerciales seront menées à partir de septembre prochain.
La partie stockage d’hydrogène est un autre axe de développement potentiel pour la mise au point d’une station à hydrogène qui pourrait servir pour les petits rechargements à destination de vélos par exemple. Nous regardons avec attention le marché des ONG, celles-ci ont des besoins dans de nombreux endroits où il y a du soleil. L’habitat est un autre débouché possible avec les solutions à énergies positives. Des partenariats avec des industriels seraient très intéressants et nous étudions également, avec la Région et la Métropole Rouen Normandie, la possibilité d’utiliser ce démonstrateur à des fins pédagogiques et de recherche.
