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Coronavirus : Saint James sur le front avec une production de masques chirurgicaux
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Coronavirus : Saint James sur le front avec une production de masques chirurgicaux

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En pleine crise du Coronavirus, le spécialiste de la confection de vêtements marins s’est lancé dans la production de masques de type « chirurgical ». Saint James (Manche) vient de recevoir la validation de la Direction générale de l’armement (DGA) pour son prototype.

— Photo : Saint James

Suite à l’annonce de confinement général décrété par les autorités le 17 mars, Luc Lesenecal, président des Tricots Saint James (350 salariés / 40 % du chiffre d’affaires réalisé à l’international) a dû se résigner à fermer son site de production basé à Saint James dans la Manche, à la demande de ses salariés inquiets pour leur sécurité sanitaire. Une situation inédite pour le dirigeant : « Je me suis retrouvé avec un site vide, ce qui n’était jamais arrivé en trente ans ! » Rapidement, le dirigeant prend la décision de réorienter son activité vers la production de masques, avec une idée fixe : « la sécurité sanitaire des salariés ». Pour y parvenir, Luc Lesenecal se rapproche de son ancien employeur, la coopérative laitière Isigny-Sainte-Mère située dans le Calvados (650 producteurs/1 000 salariés/410 M€ de CA) qui produit des beurres, crèmes et fromages. « Grâce à eux, j’ai pu récupérer des moyens de protection pour mes salariés. Gants, masques papier, gel hydroalcoolique : ce sont des choses que la coopérative utilise régulièrement dans ses activités, et la solidarité a joué à 100 % », se félicite le dirigeant de Saint James.

Mise au point de prototypes

Mais la bonne volonté ne suffit pas. Même en temps de crise, il faut des agréments officiels pour lancer une production industrielle, et en particulier pour les masques, pour lesquels il faut celui de la Direction générale de l’armement (DGA). « Dès le vendredi, nous avons fait partir nos prototypes à la DGA », explique Luc Lesenecal. Entre-temps , il reçoit une demande des hôpitaux du Mont-Saint-Michel : « Nous avons fait venir sur le site les docteurs Plard et Hautemaniere qui nous ont validé notre prototype de masque ».

Fort de l’agrément des médecins des hôpitaux du Mont-Saint-Michel, Saint James, jusqu’ici spécialiste de la confection de vêtements marins, s’est alors lancé dans la production de masques de type « chirurgical ». Puis, après la validation du centre hospitalier du Mont-Saint-Michel, Saint James a reçu celle de la Direction générale de l’armement (DGA) pour ses masques. Un agrément « qui nous ouvre les portes de commandes d’État », se réjouit Luc Lesenecal qui a offert ses 3 000 premiers masques produits sur son site au centre hospitalier du Mont-Saint-Michel.

Plus de 50 000 demandes

Avec le matériel dont dispose pour le moment Saint James, 20 000 masques peuvent d’ores et déjà être fabriqués. « Dès à présent, nous pouvons sortir 1 000 masques par jour. Des masques qui sont lavables et réutilisables », explique Luc Lesenecal qui précise avoir mis en place un nouveau process industriel dédié à cette production, non destinée à faire du profit. « Nous sommes en train de calculer un prix de revient juste pour payer les frais fixes, pas pour faire de la marge ». À terme, le dirigeant estime pouvoir mettre en route une seconde ligne de fabrication de masques en coton sur ses métiers à tricoter. « Au total, nous pourrions sortir entre 2 000 à 3 000 masques par jour », assure le dirigeant qui fait état d’une demande qui dépasse déjà les 50 000 masques.

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