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Coronavirus : l'entreprise de travaux publics Bernasconi veut redémarrer sur un chantier test 
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Coronavirus : l'entreprise de travaux publics Bernasconi veut redémarrer sur un chantier test 

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Directeur général de l’entreprise de travaux publics Bernasconi, Régis Binet étudie les possibilités de reprise de chantiers. Mais il pose deux conditions : que les salariés soient tous équipés de masques de protection et qu’un chantier « test » soit effectué.

Pour que les conséquences de l’arrêt des chantiers ne s’aggravent pas sur le long terme, la Fédération Nationale des travaux publics encourage les collectivités à continuer à investir dans de nouveaux projets — Photo : P. Fleury

À l’arrêt depuis le 17 mars, l’entreprise de travaux publics Bernasconi (plus de 14 M€ de CA), basée à Domjean (Manche), n’a toujours pas repris son activité : 40 salariés de « terrain » ont été placés en chômage technique et 15 personnels d’encadrement et du secteur administratif sont en télétravail. « Nous avons déjà perdu plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en un mois », relève le directeur général Régis Binet, par ailleurs président de la Fédération Normandie des Travaux Publics.

Le dirigeant multiplie les réunions avec le comité social de l’entreprise pour étudier les possibilités de reprise, tout en respectant les barrières de sécurité : « Une chose est sûre, pas question d’envoyer mes gars retravailler s’ils ne sont pas protégés par des masques ». Un équipement difficile à trouver depuis le confinement, même si une solution semble se profiler : « Il semblerait que nous puissions en récupérer prochainement via la Région Normandie », avance le directeur général.

Un chantier test pour redémarrer

« Nous avons déjà perdu plus d’un million d’euros de chiffre d’affaire en un mois » relève le directeur général Régis Binet, également Président de la Fédération Normandie des Travaux Publics. — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Les masques sont loin d’être suffisants. Les préconisations du guide de bonnes pratiques de l’Organisme professionnel de prévention du BTP restent difficiles à mettre en place : « A chaque  passage dans le vestiaire et les douches, en fin de journée, il faut tout désinfecter, pour que chacun puisse rentrer à tour de rôle, ce qui n’est pas simple à mettre en pratique. De même, pour les chantiers éloignés à plusieurs heures de route, comment les chauffeurs vont-ils se loger si tous les hôtels sont fermés ? », s’inquiète Régis Binet, qui espère néanmoins redémarrer dans huit jours, mais « avec un chantier test ». Objectif : vérifier que le personnel est bien en sécurité sur le chantier et modifier l’organisation si besoin. « Il est hors de question que je fasse redémarrer l’entreprise sans tester les modalités que l’on va mettre en œuvre pour sécuriser le chantier », assure t-il.

Aucun appel d’offres

Pour que les conséquences de l’arrêt des chantiers ne s’aggravent pas sur le long terme, Régis Binet œuvre, avec la Fédération nationale des travaux publics, afin d’encourager les collectivités à continuer à investir dans de nouveaux projets : « Actuellement, il y a zéro appel d’offres. Dans trois mois, on risque de ne plus avoir d’activité du tout », anticipe le dirigeant qui souhaite également obtenir le versement d’une indemnité pour les entreprises de BTP, afin de pallier le retard engendré par la sécurisation accrue des postes de travail et donc le ralentissement de la productivité.

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