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Acome : « Il faut transformer les périodes de crise en opportunités »
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Jacques de Heere PDG d’Acome Acome : « Il faut transformer les périodes de crise en opportunités »

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Présent sur les quatre continents, le groupe Acome, spécialisé dans le câblage de haute technicité à destination du secteur automobile et télécoms à Mortain Romagny (Manche), a connu une baisse significative de son activité en raison de la crise actuelle. Le groupe aborde la nouvelle année avec prudence et recentre sa stratégie sur l’innovation, comme en témoigne le PDG Jacques de Heere.

Jacques de Heere, PDG du groupe Acome : « La crise a un effet accélérateur de transition » — Photo : © Acome

Le groupe Acome avait enregistré une année record en 2019. Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur vos résultats pour 2020 ?

Jacques de Heere : Nous avons été durement frappés par la crise, mais Acome ne s’en sort pas trop mal. Au global, nous avons enregistré une baisse de 20 % de notre activité, soit une baisse de 100 millions de notre chiffre d’affaires en 2020 (534 M€ en 2019), dont 50 millions d’euros en France. C’est l’activité télécoms optique qui a été la plus impactée avec une baisse d’activité de 23 % : en France, le déploiement du très haut débit a chuté de l’ordre de 25 % et un million de prises n’ont pas été raccordées cette année en dépit des objectifs du Plan France Très Haut Débit. De son côté, l’industrie automobile a connu une chute vertigineuse de la production automobile et des immatriculations au niveau mondial. Résultat, notre activité de câblage automobile a enregistré une diminution de 18 %, sauf en Chine où elle progresse de 7 %, et l’activité LAN (câblage de bâtiment, NDLR) affiche une baisse de 15 % en Europe. Même si le résultat reste positif, notre performance économique sera probablement divisée par trois.

Comment abordez-vous 2021 ?

Jacques de Heere : Nous nous attendons à une année difficile. La pandémie est toujours là et de plus en plus de pays se reconfinent. C’est donc une année qui s’inscrit, hélas, dans la continuité de 2020. Notre objectif est avant tout de répondre à la demande des marchés et de retrouver le plus vite possible notre niveau d’activité antérieur à la crise. Pour cela, nous recentrons notre stratégie sur l’amélioration de notre compétitivité et l’accélération de l’innovation.

Quelles sont vos priorités en matière d’investissements ?

Jacques de Heere : Nous venons de terminer un programme d’investissement de 70 millions d’euros sur cinq ans dans notre usine normande. Cela nous aidé à passer le cap de la crise en 2020. Ces investissements ne sont pas terminés : ils s’adaptent à nos objectifs stratégiques à savoir, pour 2021 et 2022, le développement de la R & D et la recherche de produits innovants.

Du côté des télécoms, nous travaillons sur des câbles et des solutions de raccordement optique encore plus performants, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers, et du côté de l’automobile, sur des offres de systèmes de câblage destinés aux nouveaux types de véhicules hybrides et électriques.
C’est le point positif de la crise : elle a un effet accélérateur de transition. Ainsi, avec le télétravail, tous les foyers veulent être équipés de la fibre optique… Notre rôle est de transformer ces périodes de crise en opportunités.

La crise aura-t-elle un impact sur vos effectifs en 2021 ?

Jacques de Heere : Malgré la crise, nous avons réussi à préserver tous nos emplois : il n’y a eu aucune réduction d’effectifs à l’exception des arrêts des CDD et des contrats d’intérim.
L’objectif pour 2021 reste le même : nous ne voulons pas diminuer nos effectifs. Il est même prévu des recrutements - ne serait-ce que du fait du turn-over de salariés existant dans l’entreprise - mais aussi l’embauche d’une dizaine d’ingénieurs et de techniciens pour compléter notre équipe R & D.

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