Le créateur
À 48 ans, Frédéric Bonin n'a jamais connu le salariat. "Je ne sais pas ce que ça veut dire", sourit celui qui est à la fois un dirigeant aguerri et un jeune créateur d'entreprise. Diplômé à 24 ans d'une formation en design industriel, il a créé sa première société dans la foulée. Baptisée Axone (CA : 300 000 €, 4 salariés), celle-ci réalise des prestations en design pour des industriels. "Cette entreprise constitue ma principale source de revenus", note le dirigeant. Une situation qui doit évoluer ces prochaines années, grâce à Urbik, une entreprise qu'il a fondée à Lille en septembre 2017. "Urbik est née d'une réflexion menée au sein d'Axone : on s'est demandé ce que l'on pouvait proposer aux collectivités, en tant que designers, dans le traitement de l'espace public. Nous avons eu l'idée de combiner des outils physiques (signalétiques, mobiliers urbains) au numérique", résume-t-il.
Le concept
Urbik vend ou loue aux collectivités des bornes d'information connectées. Grâce à des cellules photovoltaïques,celles-ci ont la particularité d'être à 100 % autonomes en énergie. Pour le moment, ces bornes trouvent leur principal débouché dans le tourisme : installée sur un site, la borne stocke des informations et les rend accessibles aux touristes via leur smartphone, grâce au Wifi, sans appli, ni téléchargement. Les bornes servent aussi sur des sites de patrimoine, des parcs nationaux ou dans le cadre de projets de rénovation urbaine. La solution technologique a été développée en interne et les bornes sont fabriquées par des industriels, dans un rayon de 40 km autour de Lille. Frédéric Bonin réfléchit aussi à des applications autour de la "smart city". "Nous regardons ce que notre solution pourrait apporter aux petites ou moyennes villes, qui n'intéressent pas les gros acteurs de notre secteur", indique-t-il.
Les perspectives
Urbik emploie 4 salariés et intervient dans les Hauts-de-France, en Ile-de-France ainsi qu'en Occitanie et en Paca grâce à une antenne commerciale ouverte à Nîmes début 2018. "C'est un test qui permettra de voir si notre concept est duplicable dans d'autres régions", explique le dirigeant. Pour lancer Urbik, 80 000 € ont été investis, financés par Axone (grâce à un accord entre les deux sociétés), par les trois fondateurs, dont Nathan Martin et Nicolas Leclerq, et par deux actionnaires industriels. L'objectif est d'atteindre en 2018 un CA de 200 000 €, soit 5 à 10 clients. "Cela prouvera que nous avons passé le cap des opérations ponctuelles et nous permettra d'aller chercher des fonds, pour structurer la démarche commerciale". Le million d'euros de CA devrait être atteint dans 3 ou 4 ans et la rentabilité, en année 2 ou 3.
