Le port de Dunkerque vient de lancer officiellement son opération "cap 2020", qui va voir l'agrandissement des capacités d'accueil du port de conteneurs. Le projet passe d'abord par une concertation publique, qui se déroulera en plusieurs étapes, de la fin septembre à décembre. Courant 2018, le maître d'ouvrage rendra sa copie, tenant compte le mieux possible des observations des un et des autres, avant de lancer les grands travaux d'ici 2020.
Projet Atlantique
Des deux projets étudiés à la base, le projet Baltique et le projet Atlantique, c'est le second qui a été retenu. Présentant les mêmes caractéristiques techniques, c'est à dire la création de 2 kilomètres de quai supplémentaires et de quatre terminaux pour les conteneurs, l'option Baltique, envisagée sur le littoral, risquait de mettre en péril, outre le paysage, la flore et la faune locale.
L'option Atlantique, qui prévoit le prolongement du bassin de l'Atlantique actuel, n'aura une emprise que de 1000 hectares, et n'empiètera que sur des terres agricoles, déjà propriété du port. De plus, elle a l'avantage d'étirer le port vers les infrastructures multimodales existantes et à construire, vers la voie de chemin de fer et l'A16.
« L'option Baltique nous obligeait à creér un chenal, et à modifier fortement le paysage littoral. Nous avons déjà l'expérience du terminal méthanier, que nous avons dû déplacer parce que la concertation publique a montré que l'implantation prévue menaçait des espèces protégées, ce qui avait occasionné un surcoût. Il nous a paru plus respectueux de l'environnement, et plus sûr d'un point de vue réglementaire, de privilégier l'option Atlantique, qui ne change rien pour nous en matière de caractéristiques techniques et de coût", souligne Stéphane Raison, le président du directoire de Dunkerque-Port. "Nous avons 1.200 mètres de quais aujourd'hui, il y en aura 500 mètres de plus à la fin de 2018, et deux kilomètres supplémentaires à l'issue des différentes phases de travaux, que nous mèneront au fur et à mesure de l'augmentation du trafic.»
Le projet, évalué à 689 millions d'euros, sera financé à hauteur de 405 millions par des fonds publics. Le reste est financé par le port, soutenu par des co-financements.
Objectif 2,5 millions de conteneurs
Avec ses nouveaux quais, ses nouveaux terminaux et les 350 hectares de zones logistiques réalisées à proximité, le projet CAP 2020 s'inscrit dans une volonté de montée en puissance du port de Dunkerque, qui vise les 2,5 millions d'équivalent vingt pieds (EVP) par an en 2035, contre 400.000 aujourd'hui. À la même échéance, le port vise 16.000 emplois créés sur l'ensemble de son hinterland, et 1,8 milliard d'euros de valeur ajoutée.
Avec ou sans canal
Un objectif que l'éventuelle annulation du canal Seine-Nord ne remet pas en cause, assure Stéphane Raison. « Le Canal, ce seraut la cerise sur le gâteau, mais pour nous, le levier principal de développement et de décarbonation, c'est le fret ferroviaire. L'activité du port génère déjà entre 11 et 13% du trafic de fret ferroviaire au niveau national, les infrastructures sont là, et nous n'auront pas besoin de construire de nouvelles voies. Le canal Seine-Nord sera bien sûr un atout pour les containers, et pour surtout pour le vrac, mais nous n'avons pas basé notre projet dessus.»
